Une fois de plus, une fois de trop, après ses «réserves» concernant la charte pour la paix et la réconciliation nationale, estimant qu'elle consacre l'impunité et l'injustice, Amnesty International vient de récidiver. En effet, elle a dénoncé, hier, la volonté de Londres de parvenir à un accord avec Alger sur l'extradition de suspects de terrorisme. Allant jusqu'à s'immiscer dans les relations entre deux Etats - une tradition qui lui est propre - Amnesty se dit «extrêmement préoccupée que le gouvernement du Royaume-Uni cherche à renvoyer des gens en Algérie où ils font face à de sérieux risques de torture». «Nous sommes extrêmement préoccupés», a affirmé Kate Allen, directrice d'Amnesty International pour le Royaume-Uni. «Au lieu de faire ce qu'il peut pour réclamer la fin de la torture, le Royaume-Uni cherche à parvenir à des accords avec les pays qui en sont responsables», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, AI fait état d'un mémorandum adressé le 18 avril en cours au Président Abdelaziz Bouteflika, comportant un rapport détaillé sur les cas de douze suspects de terrorisme, torturés. Londres souhaite parvenir à un accord avec Alger qui lui permettrait de les expulser en ayant la garantie qu'ils ne seraient pas l'objet de mauvais traitements ou de torture. La Grande-Bretagne a déjà signé des accords de ce type avec le Liban, la Libye et la Jordanie, mais aucune expulsion n'a eu lieu jusqu'à présent. Faisant partie de la «coalition» du «qui tue qui», Amnesty International semble avoir sombré dans l'amnésie. Car à l'époque où des milliers d'Algériens sont massacrés-des carnages qui sont d'ailleurs aussitôt revendiqués par les groupes islamiques armés- cette ONG, qui constitue un démembrement de l'Internationale Socialiste, vient, encore une fois, accorder des circonstances atténuantes aux terroristes, en se faisant leur porte-parole attitré. Par ailleurs, combien de crimes contre l'humanité sont commis dans les quatre coins du globe, notamment dans les territoires palestiniens sans que cette ONG daigne faire la moindre déclaration. A noter que la réaction maladroite de cette ONG à court de crédibilité et dont les rapports ne valent que les états d'âme de ses responsables, cache mal sa déception de voir ses manoeuvres contre l'Algérie se heurter à un rejet populaire sans appel. Désormais devenue une maison de verre, l'Algérie demeure ouverte à toutes les organisations internationales de défense des droits de l'Homme et autres ONG, pour peu que ces dernières ne soient pas animées par un esprit tendancieux et revanchard.