L'élection est terminée, vive l'élection! En Algérie, les cycles électoraux se succèdent à un rythme effréné. Tous les cinq ans. Quand ils ne sont pas anticipés. Précoce ou prématurée? Avant que le starter officiel ne signale son début, la campagne des législatives du 12 juin a bel et bien démarré. En effet, la campagne électorale bat déjà son plein avec une nouvelle série de débats. Cette année, la tendance s'est accentuée. Dissolution anticipée de l'Assemblée populaire nationale oblige, les partis politiques engagés sont partis en campagne, avant l'heure, et même très tôt. À coups de meetings populaires et activités organiques, les partis n'ont pas attendu le coup d'envoi officiel de cette campagne pour se lancer dans la bataille électorale, en vue de gagner les sièges au sein de la future composante de l'Assemblée populaire nationale (APN). Sur le terrain ou sur le Net, les partis sont d'ores et déjà à l'oeuvre, en organisant des sorties publiques appuyées par une communication de plus en plus visible sur les réseaux sociaux. Histoire de renouer contact avec les populations locales, éternel dindon de la farce, appelées, en pareilles conjonctures, à s'exprimer à l'occasion du scrutin législatif, les leaders des partis sillonnent les villes. Une sorte de mise au « vert», quitte à «griller» les «feux rouges» mis en place par l'Autorité nationale indépendante des élections qui a fixé le début de la campagne, du 17 mai au 8 juin. C'est ainsi que le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a indiqué, à partir d'Aflou (Laghouat) avoir oeuvré au choix de critères de valeur et de compétence des candidats de son parti pour le Parlement, afin qu'ils soient à la hauteur des attentes des citoyens. «Le meilleur moyen de traduire dans les faits les aspirations des citoyens est d'arriver au pouvoir par la voie légitime et légale, en obtenant la majorité parlementaire, tributaire de la réussite à glaner les voix des électeurs», a-t-il souligné. Dans le même ordre d'idées, le coordinateur de la formation El Massar El Djadid, Mounder Bouden, a estimé, à Biskra que la structuration des franges de la société, notamment les jeunes et leur adhésion à l'action politique, sont susceptibles de «créer le changement pour l'édification de l'Algérie». Faisant les yeux doux aux électeurs, Mounder Bouden a souligné qu' «un avenir meilleur ne peut se réaliser par l'abstention et l'indifférence. Se positionnant en «sauveur» de la République, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a justifié, à partir de la wilaya de Naâma, la participation de son parti, par «la situation politique actuelle favorable à l'accomplissement de la volonté du peuple». Une rhétorique tenue par le président du parti Voix du peuple (PVP), Lamine Osmani, qui a souligné, lors d'un meeting à Boumerdès, que «sa formation est née en plein Hirak populaire pacifique», ce à quoi a répondu le président du Parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem, en appelant, à Illizi, à «barrer la route aux ennemis du pays et aux tentatives de semer la discorde parmi les Algériens». Une réplique saisie au vol par le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdesselam, qui a mis l'accent, à Adrar, sur la nécessité de stimuler l'éveil politique du peuple en vue «de déjouer les plans visant la stabilité de l'Algérie et son peuple», tandis que le président du Mouvement El Islah, Filali Ghouini, a révélé, à Aïn Defla, que son parti ne peut adopter la posture consistant à «tenir le bâton par le milieu.» Sur ce sujet, le président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, a souligné, à Oum El Bouaghi, «l'importance d'assurer l'intégrité et la transparence des élections».