Le message de Arafat à Bouteflika est justement dicté par le souci de briser l'alliance qui ne dit pas son nom, entre George Bush et Ariel Sharon sur le dossier du Proche-Orient. Dans une correspondance au Président Bouteflika, le chef de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, demande son «intervention auprès des puissances internationales pour offrir la protection au peuple palestinien». Le Président palestinien sollicite Bouteflika pour «trouver un mécanisme efficace qui oblige Israël à appliquer strictement et fidèlement les accords conclus et les résolutions de la légalité internationale». Cantonné dans sa résidence à Ramallah, sous surveillance de l'armée israélienne, Yasser Arafat tente de casser son isolement imposé par l'Etat hébreu, avec le consentement des Etats-Unis qui semblent prendre fait et cause pour la politique de Ariel Sharon. Hier, l'Autorité palestinienne a appelé à «une intervention internationale d'urgence pour mettre un terme aux plans militaires de Sharon qui visent à détruire cette autorité (palestinienne) et le processus de paix». Le message de Arafat à Bouteflika est justement dicté par le souci de briser l'alliance qui ne dit pas son nom, entre George Bush et Ariel Sharon sur le dossier du Proche-Orient. En effet, très proche des capitales européennes, le Président de la République, qui a réussi à replacer l'Algérie sur la scène internationale, est susceptible de constituer un intéressant intermédiaire entre l'Autorité palestinienne et l'Union européenne. L'UE en réponse à l'appel de Arafat pour une intervention dans la région a, par la voix de Josep Piqué reconnu que «nous sommes dans une situation difficile et pénible, mais l'UE apprécie les efforts pour maintenir le cessez-le-feu et combattre le terrorisme». Arafat avait, dans un entretien au journal français, Le Figaro, estimé qu'en «agissant ou au contraire en choisissant de s'abstenir, c'est sa réputation que l'Europe joue ici». Il s'était demandé «pourquoi l'union européenne n'essaierait-elle pas de ressusciter la négociation». Pour le dirigeant palestinien, «l'Europe ne peut se tenir à l'écart.» D'ailleurs, celle-ci donne des signes de plus en plus évidents d'une divergence de vues avec les Etats-Unis sur la politique menée par Sharon depuis son accession à la tête d'Israël.