Un dialogue interculturel est plus que jamais indispensable, selon Günter Gloser. «Il n'existe pas de projets concrets entre l'Algérie et l'Allemagne dans le domaine de la coopération militaire», a déclaré, hier, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères allemand, M.Günter Gloser. Le ministre allemand confirme, donc, qu'aucun projet concret n'est initié dans ce cadre. M.Günter Gloser a été reçu, lundi dernier, par le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, M.Abdelmalek Guenaïzia. «Nous discutons de la redynamisation et de la relance des relations de coopération militaire bilatérale en matière de formation et d'échange d'expériences dans le cadre de l'Union européenne et de l'Otan», a-t-il encore précisé lors de la conférence organisée par la chancelière Merkel sur la politique de la grande coalition en Allemagne». Il faut savoir que la coopération militaire bilatérale remonte aux années 70-80 mais a connu un coup d'arrêt durant les années 90 à cause de la situation sécuritaire du pays. «Les deux pays oeuvrent, aujourd'hui, pour le développement de leurs relations bilatérales dans un cadre normalisé, en vue d'un partenariat élargi à tous les secteurs d'activité», avance le ministre allemand. «J'ai senti que l'Algérie est très désireuse de développer ses relations avec l'Allemagne et mon devoir, à présent, est de transmettre ce désir auprès du gouvernement de mon pays», a-t-il souligné. Selon lui, l'Algérie dispose de potentialités énormes. Il faut donc, dit-il, renforcer davantage la coopération et le partenariat entre les deux pays plus qu'ils ne le sont actuellement. L'un des volets de la visite de M.Gloser concerne le renforcement de la coopération économique avec l'Algérie. Il cite ainsi certains domaines de coopération notamment énergétique, la recherche scientifique et les nouvelles technologies. Il reconnaît que l'avenir de l'Allemagne «est tributaire de l'énergie». Il précise qu'un budget de 2 milliards d'euros a été consacré pour les investissements dans ce secteur d'ici à l'an 2012. Les questions du processus de Barcelone et la politique européenne étaient également débattues par M.Günter Gloser. Il dira, à ce propos, que le nouveau gouvernement fédéral insiste à ce que la coopération se fasse avec les pays limitrophes à l'Europe, plus particulièrement ceux du sud de la Méditerranée. Il a fait remarquer que la politique de bon voisinage figure parmi les priorités du gouvernement de son pays. Au sujet de l'immigration, il a estimé qu'il s'agit avant tout d'un problème de développement qui pousse les gens à fuir leur pays pour des raisons économiques ou politiques. «Il faut mettre en place des mécanismes pour empêcher les gens de quitter leur pays d'origine en s'attaquant plutôt aux causes réelles du phénomène et assurer la stabilité intérieure des pays». Pour cela, le ministre allemand a plaidé pour une «intensification de la coopération dans le cadre du processus de Barcelone et un dialogue interculturel entre les civilisations». Le processus de Barcelone essaye de faire en sorte que les pays de la méditerranée préservent leur patrimoine culturel, indique M.Gloser. Pour lui, le dialogue interculturel est plus que jamais indispensable et l'Algérie représente «le cadre idéal de ce dialogue». Evoquant la Constitution européenne, il souligne qu'elle a été ratifiée par quatorze membres de l'UE. «D'ici à l'été, ils seront seize pays membres à avoir ratifié cette Constitution». Par ailleurs, M.Gloser s'est prononcé sur des questions internationales, notamment la question palestinienne, soulignant que le mouvement Hamas a remporté les élections législatives en toute démocratie, «mais ne doit pas renoncer aux accords qui ont été signés auparavant avec Israël notamment la reconnaissance de l'Etat israélien et le respect de la feuille de route».