Le Franco-Algérien a comblé de joie des millions de sportifs à travers le monde. «Je suis content pour lui. Ça s'est bien passé jusqu'à maintenant, je suis très content. Pour lui, ses enfants et leur mère. La maman a fait beaucoup de sacrifices. Vous savez, quand on a un certain âge, que tout le monde vous demande un peu plus, pour faire plaisir à tout le monde, c'était évident qu'il allait prendre sa décision.» C'est ainsi que s'exprimait Smaïl Zidane sur la chaîne cryptée française Canal +, juste après que son champion de fils, Zineddine ait annoncé qu'il arrêterait le football de compétition juste après le Mondial qui aura lieu du 9 juin au 9 juillet prochains. Un sportif qui arrête sa carrière c'est toujours un peu triste, surtout si l'athlète en question a été précédé de certains titres de gloire. S'agissant de Zinedine, on se sent un peu plus malheureux parce qu'il a été de ceux qui nous ont le plus comblés par leurs prouesses sur un terrain de football. De par ses origines algériennes, son départ nous attriste particulièrement car, bien qu'ayant porté les couleurs de l'équipe de France, il n'a jamais renié ses racines comme il n'a jamais cessé d'en revendiquer la fierté. «Zizou a toujours fait valoir ses origines algériennes. Rien que pour cela c'est un gars bien, car pour tout être humain il est utile de chercher à savoir d'où l'on vient», disait de lui Aimé Jacquet, l'entraîneur de l'équipe de France, en 1998, au lendemain de la victoire de celle-ci en finale de la Coupe du monde contre le Brésil, un match dont Zinedine avait été le héros en inscrivant deux des trois buts des Bleus, ce qui avait contribué à en faire un véritable héros pour la France. Ce soir-là, la célèbre avenue des Champs-Elysées de Paris avait été envahie par des milliers de personnes qui pouvaient voir sur fond de rayon laser, sur l'une des façades de l'Arc de Triomphe, le visage du Franco-Algérien avec l'inscription «Zizou président». Ce soir-là, également, comme le lendemain, lorsque l'équipe de France, qui avait pris place sur l'impériale d'un bus pour défiler le long d'une avenue noire de monde, le drapeau algérien était partout car Zidane avait réussi à faire rejaillir la fierté d'être algérien aux millions de beurs qui vivent dans l'Hexagone. «Lorsque Zidane a inscrit les deux buts contre le Brésil, on s'est tous sentis algériens», avait dit un jour Dominique Le Glou, l'un des responsables du service des sports de la chaîne française France 2. Interrogé sur ce qu'il pensait de cette annonce de la retraite de Zidane, Marcello Lippi, actuel sélectionneur de l'Italie, qui était son entraîneur à la Juventus de Turin, estime que «c'est le plus gros talent du football de ces 20 dernières années. Il a toujours refusé de jouer les prima donna. Il a toujours su se mettre au service de l'équipe. C'est un garçon humble. Je me rappelle aussi très bien qu'après les matches, quand je sortais du restaurant vers 23h00, 23h30, je voyais Zidane jouer au ballon avec des gens dans un quartier où il avait des amis algériens. Je lui disais: «Zizou, qu'est-ce que tu fais à cette heure-ci? ». Il me répondait «Cela me fait tellement plaisir de jouer avec mes amis». Je lui disais «Tu as raison, c'est tellement beau. Mais va au lit, pas trop tard quand même». Je suis honoré d'avoir été l'entraîneur de Zidane. Je suis heureux d'avoir pu quelque peu l'aider à exprimer ses qualités. Je suis convaincu qu'il m'a donné bien plus que ce que j'ai pu lui donner». Celui qui a réussi à devenir le Français le plus important de l'Hexagone, selon un sondage, va quitter la scène car, comme l'a dit son père, «il était évident qu'il allait prendre une telle décision». Zidane a illuminé de sa classe le football durant de nombreuses années. Il restera pour beaucoup comme l'un des sportifs qui auront le plus marqué de nombreuses générations. Il rejoint en cela les plus grands footballeurs de l'histoire comme Pelé, Maradona, Cruyff et Beckenbauer. Beckenbauer qui a dit de lui: «Nous avons de la chance que Zidane participe à la Coupe du monde. Je ne peux pas imaginer de plus grand final qu'un Mondial pour l'un des plus grands footballeurs européens de l'histoire.»