«Notre réunion d'aujourd'hui ne s'inscrit pas dans le cadre des élections.» C'est en ces termes que le leader du Mouvement de la société pour la paix, cheikh Mahfoud Nahnah s'est exprimé, jeudi, lors de la réunion extraordinaire des cadres de son parti, indiquant que ceux qui sont venus pour la circonstance se sont trompés, précisant que c'est au majliss échoura, qui se réunira dans un mois, de décider de la participation oui ou non du MSP aux prochaines législatives. Et pourtant, tout indiquait l'inverse, quand on regarde la grande ambiance qui régnait ce jeudi, au siège du parti islamiste situé au niveau d'El-Mouradia. Tous les cadres, députés, ministres, militants ou simples partisans étaient là pour assister à cette rencontre particulière présidée par le cheikh Mahfoud Nahnah. Dans son allocution d'ouverture, le leader du mouvement a, d'emblée, annoncé la couleur, en s'attaquant directement à ses adversaires politiques tels que le RND. Le cheikh, qui revient d'un voyage au Liban, a fait savoir à ses cadres présents que la situation dans le monde issue des attentats antiaméricains du 11 septembre était difficile pour les musulmans du monde entier. Mettant l'accent sur l'amalgame entre l'Islam et le terrorisme qui continue malgré tout à alimenter la haine antiarabe et antimusulmane, il dira, à ce propos, qu'il faut refuser le «talibanisme» au même titre que le sionisme, indiquant que ce mouvement n'a fait que desservir la cause de l'Islam et réunir les adversaires de la civilisation arabo-musulmane contre nous. Le cheikh a saisi l'occasion de cette rencontre et la présence en force de la presse nationale et de la télévision, pour décocher des flèches à certains adversaires politiques. Il dira: «La politique de cache-cache qui est utilisée par certains partis, ne sert pas la stabilité du pays», donnant l'exemple du rapport sur la fraude électorale qui continue de faire l'objet d'enjeux politiques électoralistes. Le président du MSP est entré ensuite dans une série de critiques de la situation politique du pays, qui en a surpris plus d'un dans l'exiguë salle de réunion du mouvement. Ainsi, il affirme que la conjoncture actuelle de lutte antiterroriste a servi de prétexte pour faire passer certains textes, allusion faite aux ordonnances votées sans débats à l'Assemblée et qui ouvrent la voie au démantèlement tarifaire. D'ailleurs, le chef du Mouvement de la société pour la paix s'interroge sur le silence de l'UGTA, concernant l'accord d'association avec l'Union européenne. Usant de son style métaphorique personnel, Nahnah a déclaré que tout est «piégé» et «miné» dans le pays, à commencer par les institutions de l'Etat, évoquant, selon son expression, «les faux barrages» dressés à ses députés par le bureau de l'Assemblée.