Ce parti se dirige vers une direction collégiale, au moins à court terme. Une semaine après la disparition de Mahfoud Nahnah, quelle est l'atmosphère qui règne dans les rangs du MSP? Y a-t-il vraiment une course à la succession du vénéré cheikh, et donc luttes intestines au sein du parti? Plus globalement, quelles seront les futures positions politiques des futurs dirigeants de cette formation à l'égard des grandes questions qui agitent le pays, à leur tête la présidentielle de l'année prochaine? C'est sur l'ensemble de ces thèmes que le porte-parole du MSP, M.Abdelmadjid Menasra a répondu lors de son passage hier sur les ondes de la Chaîne I, dans le cadre de l'émission hebdomadaire «Tahaoulet», animé par Mohsen Slimani. D'emblée, le responsable de la formation orpheline de son ex-chef charismatique a démenti l'existence de rivalités ou de luttes entre courants idéologiques à l'intérieur du parti pour la succession du défunt Nahnah. Admettant toutefois que le disparu a laissé un «grand vide» derrière lui, le porte-parole de ce parti islamiste dit modéré a réfuté les qualificatifs d'«ailes» ou de «courants» en compétition pour la succession de l'ex-leader du parti. Expliquant la désignation de M.Mohamed Megharia en qualité de président par intérim par uniquement l'application de l'article 45 du règlement intérieur du parti après une réunion en ce sens du bureau exécutif national qui a constaté le vide du poste de président du mouvement conformément aux textes et résolutions qui président au fonctionnement de cette formation, M. Menasra a reconnu cependant que sur le plan de la pensée, il y a «une diversité dans les avis» sur toutes les questions qui intéressent le parti, y compris sur ce thème de la succession. A propos des ambitions et des prétentions des uns et des autres pour le poste de président du mouvement, le porte-parole du MSP s'est référé au prochain majliss echoura qui se tiendra les 2, 3 et 4 juillet prochain et qui sera «à la fois extraordinaire et ordinaire» dans la mesure où il se penchera, selon lui, autant sur l'urgence de combler le vide créé par la mort de Mahfoud Nahnah que sur l'examen des documents et textes du prochain congrès. Il faut mentionner qu'aux dires de M.Menasra, c'est le majliss echoura national qui sera issu de ce congrès qui élira la nouvelle direction du parti, notamment son président. Autrement dit, le remplaçant définitif et officiel de feu Mahfoud Nahnah n'est pas près d'être connu dans les semaines à venir, sinon dans les prochains mois, même si les prétendants au poste sont nombreux et suscitent les spéculations de la presse. Seule certitude confirmée par Abdelmadjid Menasra: le modéré mouvement islamiste serait «présent et prêt» à la prochaine élection présidentielle, soit par son propre candidat, soit à travers une alliance.