Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé hier aux alliés de l'Otan que «l'heure est venue» de préparer un retrait coordonné des troupes présentes en Afghanistan. «Nous avons atteint les objectifs que nous nous étions fixés. Et maintenant, il est temps de ramener nos forces à la maison. Le président Biden en parlera dans quelques heures aux Etats-Unis», a-t-il annoncé à son arrivée au siège de l'Otan, à Bruxelles, pour une réunion en visioconférence avec ses homologues et les ministres de la Défense des 30 pays membres de l'Alliance. «Je suis ici pour travailler en étroite collaboration avec nos alliés», a-t-il expliqué. «C'est un moment important pour notre alliance. Il y a presque 20 ans, après que les Etats-Unis ont été attaqués le 11 septembre, nous sommes allés ensemble en Afghanistan pour faire face à ceux qui nous ont attaqués et pour nous assurer que l'Afghanistan ne deviendrait pas à nouveau un refuge pour les terroristes qui pourraient attaquer l'un d'entre nous», a-t-il rappelé. Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin sont arrivés mardi à Bruxelles pour cette réunion exceptionnelle qui doit également traiter des tensions avec la Russie en Ukraine et préparer le prochain sommet de l'Alliance. La tenue de cette réunion, prévue à 16h30 (14h30 GMT), et son format ont pris de court la plupart des alliés, a-t-on appris de sources diplomatiques. Certains ministres étaient absents, notamment le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, en visite officielle en Inde. La visioconférence a été précédée par une réunion entre les Américains et les représentants des pays les plus engagés en Afghanistan: Allemagne, Turquie, Royaume-Uni, Italie. Ces cinq pays ont déployé 6.000 des 9.592 militaires engagés par 36 pays membres de l'Otan et partenaires comme l'Ukraine (10 militaires) dans l'opération de l'Otan «Resolute support». Les Etats-Unis ont également prévu une réunion en présentiel avec les ministres de la «quadrilatérale», soit les chefs des diplomaties américaine, française, britannique et allemande, a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères. «Le thème principal des discussions était l'Afghanistan, ainsi que les développements actuels à la frontière entre l'Ukraine et la Russie et sur l'accord nucléaire avec l'Iran», a précisé le ministère. La France était représentée par le directeur politique du ministère des Affaires étrangères. Plusieurs messages étaient attendus à l'issue de la réunion lors de la conférence de presse du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et par les deux ministres américains, a-t-on appris de source diplomatique. Un message de fermeté a été adressé par l'Otan à Moscou pour demander le retrait des troupes russes envoyées en manoeuvre aux frontières avec l'Ukraine, a-t-on précisé. Le président américain Joe Biden a proposé à son homologue russe Vladimir Poutine un sommet dans un pays tiers «dans les prochains mois». Mais dans le même temps, l'Otan va soutenir les aspirations de l'Ukraine à rejoindre ses rangs, a-t-on expliqué de même source. Une annonce est par ailleurs attendue sur la date du sommet de l'Alliance. Il pourrait avoir lieu à la mi-juin, dans la foulée du sommet du G7 au Royaume-Uni, et l'accord des Etats-Unis est attendu sur cette séquence, a-t-on indiqué.