L'Agence internationale de l'énergie (AIE) s'est montrée optimiste hier quant à la demande mondiale de pétrole cette année. Dans son rapport mensuel, l'AIE a estimé que les fondamentaux du marché pétrolier sont désormais "plus solides", revoyant à la hausse les prévisions de la demande pour 2021, sur fond de perspectives économiques plus encourageantes. L'AIE a, ainsi, revu à la hausse de 230 000 barils par jour sa croissance de la demande pour cette année. Après une chute historique l'an dernier, la demande devrait ainsi croître de 5,7 millions de barils par jour (mb/j) cette année, pour atteindre 96,7 mb/j. Par ailleurs, l'AIE a relevé que "l'excédent massif des stocks mondiaux de pétrole qui s'est accumulé pendant le choc de demande de l'an dernier lié à la Covid-19 est en train de se résorber, les campagnes de vaccination montent en cadence et l'économie mondiale semble en meilleure santé". Les stocks commerciaux de pétrole des pays de l'OCDE ont diminué en février pour le septième mois d'affilée, ce qui suggère une hausse de la demande et des importations à brève échéance. Même si elle n'écarte pas que de nouvelles vagues épidémiques puissent compromettre cette tendance, l'AIE prévoit que l'offre et la demande de pétrole devraient se rééquilibrer au deuxième semestre de cette année et que les pays producteurs pourraient devoir augmenter leur pompage de deux millions de barils par jour (mb/j) supplémentaires pour répondre à la demande. L'Opep et ses alliés, dont la Russie, devraient, selon l'AIE, pouvoir adapter leur production aux besoins du marché, que la propagation du coronavirus soit contenue ou pas. "Le recalibrage mensuel de l'offre du groupe pourrait lui assurer la flexibilité nécessaire pour répondre à l'évolution de la demande, en l'augmentant rapidement ou en l'ajustant à la baisse si le rythme de reprise de la demande ne se maintenait pas", a indiqué l'AIE. L'agence, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, ne craint, par ailleurs, pas une crise de l'offre. Elle note que l'Opep et ses alliés auront encore 6 mb/j de capacité de production mobilisable, sans compter 1,5 mb/j de brut iranien actuellement bloqués par les sanctions. Mardi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'était déjà montrée un peu plus optimiste quant à la demande mondiale de pétrole cette année, avec un rebond de la demande de brut attendu désormais à 6 millions de barils par jour en 2021. Cette projection optimiste de la demande de pétrole, partagée par l'Opep et l'AIE, a eu forcément un effet positif sur les prix du pétrole, lesquels étaient en hausse hier. En fin de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 64,71 dollars à Londres, en hausse de 1,63%. À New York, le baril américain de WTI pour le mois de mai s'appréciait aussi de 1,63%, à 61,16 dollars. Alors que le baril de Brent évolue actuellement au-dessus de 60 dollars, l'AIE prévient que "les cours pourraient revenir sous pression dans les prochains mois, alors que l'offre mondiale doit augmenter et que le marché passera d'un état de déficit à l'équilibre". Depuis le pic à 70 dollars le baril début mars, les prix du pétrole ont maintenant chuté de plus de 5 dollars le baril, le Brent se négociant autour de 64-65 dollars.