Selon l'Agence internationale de l'énergie, "il faudra plus de temps pour que la demande pétrolière se reprenne pleinement". L'évolution de la pandémie de Covid-19 inquiète les marchés pétroliers. C'est du moins ce que relève l'institut spécialisé, IFP Energies nouvelles (Ifpen) dans sa dernière analyse hebdomadaire. L'institut de recherche français a constaté qu'en moyenne, le cours du Brent a sensiblement progressé la semaine passée, s'établissant à 55,9 dollars le baril, soit une hausse de 3,9 %. Porté par l'accord Opep+ conclu le 5 janvier dernier et par le plan de relance économique américain, le prix du pétrole a toutefois marqué le pas en fin de semaine en raison des inquiétudes alimentées par le nombre croissant de variants de la Covid-19. "Les indicateurs de suivi de la pandémie sont assez peu favorables", a noté l'Ifpen, estimant que ce contexte "qui impose de nouvelles restrictions sociales, pourrait, une nouvelle fois, affecter la demande pétrolière cette année, ce qui explique la prudence des marchés en fin de semaine". L'institut français du pétrole fait état, aussi, de la volonté affichée par l'Iran et le Venezuela, deux pays hors quotas de l'Opep, de renforcer leurs productions. L'Iran a indiqué avoir octroyé, le 11 janvier dernier, 8 nouveaux contrats visant à renforcer la production sur 33 gisements. Au Venezuela, pays qui ne produit plus que 0,5 million de barils par jour depuis 6 mois, le président Maduro a évoqué récemment son intention d'atteindre une production de 1,5 Mb/j cette année. Par ailleurs, l'Ifpen relève que la tendance haussière de l'activité de forage, constatée depuis le mois de septembre aux Etats-Unis, est à nouveau confirmée avec une nouvelle hausse du nombre de "rigs" actifs. "Cela pourrait entraîner une progression de l'offre américaine de pétrole dans les prochains mois", estime l'institut français. Dans son dernier rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que le marché pétrolier repose sur des fondamentaux plus solides cette année grâce aux vaccins mais a toutefois revu à la baisse sa prévision du rebond de la demande. L'AIE a, légèrement, revu à la baisse sa prévision de la demande, de 0,6 million de barils par jour pour le premier trimestre et de quelque 0,3 million de barils par jour pour l'ensemble de l'année. "Il faudra plus de temps pour que la demande pétrolière se reprenne pleinement car les nouveaux confinements dans un certain nombre de pays pèsent sur les ventes de carburants", note l'AIE. "La demande plus élevée va permettre à l'offre de commencer à augmenter cette année", remarque l'AIE, qui prévoit une production mondiale en hausse de 1,2 million de barils par jour en 2021 après une baisse record de 6,6 millions de barils par jour l'an dernier. Cependant, l'AIE estime que des cours plus élevés pourraient inciter l'industrie du pétrole de schiste américain à augmenter sa production mais que les entreprises semblent pour l'instant vouloir maintenir leurs niveaux actuels, donnant la priorité au remboursement de leur dette ou au retour aux investisseurs. "Si elles se conforment à ces plans, l'Opep+ pourrait commencer à récupérer les parts de marché qu'elle a perdues régulièrement au bénéfice des Etats-Unis et d'autres depuis 2016", prévoit l'AIE. Meziane Rabhi