Le Centre des Arts et de la Culture du palais des Raïs (Bastion 23) a organisé, dimanche à Alger, une journée d'information sous le thème «Patrimoine culturel... de la préservation du passé à une alternative économique» et ce, à l'occasion du mois du Patrimoine (18 avril-18 mai), tenu cette année sous le slogan «La valorisation économique du patrimoine culturel».Cette manifestation a vu la participation de spécialistes, de professionnels, d'acteurs du secteur et d'entreprises publiques chargées du patrimoine culturel, outre des représentants d'associations activant en la matière. Les intervenants ont convenu de l'impérative préservation et sécurisation du patrimoine culturel national. Dans son allocution d'ouverture, la directrice du centre, Faiza Rayache a estimé «impératif de préserver l'intérêt accordé au patrimoine afin qu'il soit productif et contribue ainsi à l'économie nationale», d'où la nécessité de mobiliser tous les moyens et de renforcer la coopération commune entre les institutions concernées par la protection du patrimoine dans le but de mettre un terme au «pillage des sites archéologiques». Pour sa part, la représentante des Douanes algériennes, Ryma Chior, a affirmé que le commerce illicite du patrimoine culturel constituait «un crime transfrontalier auquel il faut faire face par la coordination de tous les efforts et la coopération entre les institutions nationales concernées, mais aussi avec les organisations internationales». L'intervenante a affirmé que les services des douanes veillent à faire face à ce crime grâce à des mécanismes juridiques nationaux et dans le cadre des conventions internationales à l'instar de la convention de Nairobi 1977 qui vise à consolider la coopération entre les Etats pour la protection des biens culturels. Elle a rappelé, dans ce sens, les lois coercitives nationales visant à endiguer le phénomène du vol des pièces archéologiques et le pillage des sites historiques, insistant sur «l'importance de la formation et du professionnalisme en matière de lutte contre ce type de criminalité, et ce à la faveur de l'organisation de sessions de formation au profit des agents des douanes et le renforcement de la coopération entre les services de sécurité sur le terrain. Dans son intervention, le commandant Medjahid Laaribi a passé en revue le rôle de la Gendarmerie nationale dans la protection du patrimoine, grâce à l'élément humain et aux moyens matériels, ainsi qu'à la formation citant pour exemple l'Institut national de criminalistique et de criminologie (Incc). Il a ajouté que le pillage des biens culturels vient en troisième position après le trafic d'armes et de drogues avec des recettes annuelles mondiales oscillant entre 3 et 5,6 milliards d'euros. D'autre part, M. Laaribi a mis l'accent sur le non-signalement de nouvelles découvertes qu'il a qualifié de «sérieux problème dans l'opération de lutte contre ce crime». L'intervenant a tenu, en outre, à mettre en avant les efforts de la Gendarmerie nationale dans la lutte contre ce problème, à travers l'organisation de patrouilles terrestres et aériennes pour le contrôle des sites et le suivi des sites électroniques proposant la vente et l'achat de pièces archéologiques, en ce qui concerne les pièces archéologiques volées, soulignant que les pièces de monnaie sont les plus sujettes au vol car étant plus faciles à transporter de par leur poids. Dans son document, le représentant de la Sûreté nationale, Moulai Achour, a rappelé le rôle de son institution dans la lutte contre ce crime qui touche à l'histoire et l'identité du pays, soulignant, dans ce sens, que la Sécurité nationale avait créé des équipes spécialisées pour s'acquitter de ce rôle dans les zones frontalières et les grandes villes où se trouvent les musées nationaux. Evoquant la question de la formation, le même intervenant a mis en avant les efforts consentis par la police dans la lutte contre la cybercriminalité et ce à travers la création de cellules de veille dans les wilayas, en vue du suivi des activités de trafic du patrimoine, relevant les efforts consentis au niveau de la coopération internationale et l'échange d'informations dans le cadre de la lutte contre la criminalité transfrontalière. De son côté, Mme SaÎda Kacher, représentante du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), a souligné le rôle du centre dans la formation et la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel ainsi que certains plats traditionnels afin de les promouvoir et de les classer par l'Unesco patrimoine mondial. Insistant sur l'importance de réconcilier le citoyen avec son environnement, son histoire et son passé, la même intervenante a mis l'accent sur l'impérative formation dans le domaine du patrimoine et l'enseignement des méthodes et procédés de traitement des nouvelles découvertes.