Le séminaire est intitulé «Le passé et l'avenir de la renaissance islamique dans la région». La seconde édition du séminaire des savants et érudits de la wilaya de Bouira a débuté en présence de hauts dignitaires de l'association des ouléma musulmans en les personnes de son président, le docteur Abderahmane Chibane, du docteur Beradouane et du représentant du ministre, M.Abou Abdessalam. Le séminaire est intitulé «Le passé et l'avenir de la renaissance islamique dans la région». Précisons que l'édition antérieure s'est voulu une occasion pour faire connaître les savants originaires de la région. Pour les organisateurs, le choix du thème se veut un complément au travail précédent puisque les docteurs présents animeront des conférences sur le rôle joué par les savants à travers le temps. La première intervention est celle du docteur Mohamed Cherif Kahar et a porté sur le rôle important des Amazighs dans l'émancipation de l'Islam en Andalousie et en Afrique. Pendant plus de vingt minutes, le conférencier s'étalera sur l'apport des Numides qui ont vite adopté l'Islam et ont participé à son essor. La seconde intervention est celle du docteur Allaoua Amara, de l'université de Constantine «Depuis le mur de Hamza jusqu'au Fort Hamza», une lecture dans l'histoire de la région à l'ère islamique moyenne. L'intervenant tentera de faire un rapprochement entre l'apport de l'Islam dans la vie quotidienne et montrera que cette religion venue d'ailleurs n'a pas chamboulé les us et traditions. Le fort était le moyen sécurisant qui a remplacé le mur. Le fort est aussi le symbole de puissance de l'Etat d'antan. Le docteur Boukherouf Omar, prendra le relais pour parler de ce même fort à l'ère ottomane. Pour rappel, ce fort, lieu d'autorité des Turcs existe toujours et est en ruine. Dans l'après-midi, le docteur Salah Belaïd, de l'université de Tizi Ouzou, étalera son intervention sur «l'identité amazighe-arabe avec la thématique de l'opposition ou de la complémentarité?». Toujours dans la même perspective, le relais est pris par Sabira Khatif, de l'université Emir Abdelkader de Constantine qui expliquera «l'apport des Andalous dans la renaissance culturelle à Béjaïa». Djillali Soltani d'Oran, lui, reviendra sur l'apport et le rôle des savants de M'chedellah, thème de l'année dernière. La troisième assise présidée par le docteur Boukhalkhal, a vu Salah Naâmane, expliquer les moyens coloniaux de lutte contre l'Islam. Saïd Aliouane, de son côté, a exposé la voie Errahmania et son rôle dans la lutte contre l'occupant. Au-delà des différents contenus sur lesquels nous reviendrons à la clôture, il est opportun de préciser que cette deuxième édition a connu une organisation impeccable. Le hall du théâtre communal a été utilisé pour une exposition des travaux et documents de l'association de wilaya pour l'histoire et le patrimoine. Les visiteurs ont découvert des photos de personnes, aujourd'hui décédées, et qui ont joué un rôle prépondérant dans la préservation de l'identité nationale à travers les siècles. Des enseignants comme feu Saâd Charef, El Hadj fredj, M. Hocini Ahmed, Abderahmane Kari... et d'autres ont marqué des générations entières par leur dévouement et leur savoir. Le colloque organisé par la direction des affaires religieuses gagnerait à l'avenir en invitant les jeunes générations. L'assistance vieillissante, pour ne pas dire vieille, doit transmettre le flambeau. Ce seul point qui manque a été évité par l'association Histoire et patrimoine qui a projeté son CD sur l'histoire de la wilaya. Cette oeuvre où un arabe dialectal simple a laissé place aux longs discours poétiques parfois incompréhensibles, s'adresse à des enfants qui découvrent une réalité dure vécue par nos ancêtres et confirmée par des témoignages vivants.