Le Maroc a décidé d'accorder l'asile politique au leader indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, dans une démarche visant à accentuer la pression sur l'Espagne qui accueille sur son sol le président sahraoui, Brahim Ghali pour des soins. Les autorités marocaines ont pris la décision d'accueillir en tant que "réfugié politique" le leader indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, poursuivi en Espagne pour sédition après avoir tenté de faire sécession lorsqu'il gouvernait la Catalogne en 2017, rapporte un média marocain, citant une source au ministère des Affaires étrangères marocain. La même source révèle que la décision de Rabat est une riposte à celle de Madrid d'accueillir le président Ghali, invoquant le principe de réciprocité. Toujours selon la même source, la cheffe de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez laya, a discuté avec son homologue marocain, Nasser Bourita, d'un retour des autorités au Maroc sur la décision. Ces tractations n'ont abouti à aucun résultat. Entre l'Espagne et le Maroc, les désaccords portent aussi sur la question migratoire. Mardi, le parti espagnol d'extrême droite Vox a demandé au gouvernement de son pays "de sanctionner" le Royaume du Maroc pour avoir permis à des "dizaines d'immigrants clandestins de rejoindre les côtes ibériques", appelant à "une pression internationale sur Rabat pour éviter des actions contraires aux droits de l'Homme et au droit international". "L'exécutif doit mettre fin à la tentative d'invasion orchestrée par les autorités marocaines qui, par action ou omission, permettent à des milliers de personnes de se rendre sur notre territoire national par voie maritime à Ceuta ou en attaquant notre périmètre frontalier à Melilla", écrit Vox dans un communiqué, relevant que "les autorités marocaines ont abandonné leurs missions en matière de contrôle des frontières et de leurs propres citoyens". Cette démarche, coïncide, de l'avis même du parti espagnol, avec la présence sur le sol espagnol du président Brahim Ghali, admis pour des soins dans un hôpital de la région de Saragosse. Le parti Vox a appelé, par ailleurs, la communauté internationale à exercer une pression sur le Maroc et à le sanctionner sévèrement. Le chantage migratoire n'est pas nouveau chez les autorités marocaines. Selon le journaliste espagnol du site numérique El-confidencial, Ignacio Cembrero, "le Maroc exerce des pressions migratoires sur l'Espagne pour tenter de la forcer à reconnaître sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental". Le journaliste avait souligné dans son article sur les pressions migratoires subies par l'Espagne, notamment depuis le Maroc, publié au début du mois d'avril en cours, que "cette année sera pire que l'année 2020".