La famille réunie à Azeffoun attend des nouvelles et espère une proche libération. L'affaire de l'enlèvement du gérant de l'entreprise Etrhb, mardi dernier, sur la route entre Fréha et Aghribs, est toujours en suspens. Selon des sources, la famille réunie à Azeffoun est toujours dans l'expectative et, apparemment, aucune nouvelle n'est venue la tranquilliser. Les frères Ali, le P-DG des établissements Haddad, Mohand, Rebouh, Meziane, Hand et Amar se sont tous retrouvés à Azeffoun et attendent la libération de Meziane, leur frère gérant de l'Etrhb, actuellement captif de ceux qui, non seulement l'ont enlevé, mais apparemment seraient aussi les assassins du jeune gardien de parc sis à Fréha. Rappelons que c'est le mercredi matin aux environs de 10h que le jeune gardien du parc de l'Etrhb à Fréha a été mortellement poignardé, certainement par des gens qui auraient participé ou seraient de mèche avec les ravisseurs de Meziane. La région de Fréha est encore sous le choc et Azeffoun est, depuis, aphone. Tout le monde connaît Meziane et tout le monde se demande pourquoi le choix de cette famille, qui est l'une des propriétaires de la plus importante entreprise employant le plus de personnes en Kabylie. Aussi, beaucoup n'hésitent pas à affirmer que «s'attaquer à cette entreprise c'est en somme s'attaquer à la Kabylie et au reste des entreprises qui ont choisi de rester, contre vents et marées, dans la région». Aujourd'hui, Meziane, ce jeune père de famille de trois enfants, dont le plus âgé n'a que six ans, est entre les mains de ses ravisseurs qui exigent la coquette somme de 25 milliards de dinars. Les services de sécurité ainsi que la famille ne veulent rien dire qui puisse gêner le cours des choses, ce qui est normal en de pareilles circonstances. A Tizi Ouzou-ville et notamment dans les milieux populaires, on se perd en conjectures et l'on évoque de plus en plus la piste terroriste. Mohand, un employé des postes, dira: «Vous savez maintenant, les terroristes vont verser dans le grand banditisme et il y aura comme une jonction entre ces groupuscules armés et les bandits de grands chemins. L'avenir s'annonce assez morose!» Par contre, des étudiants qui se mêlent la conversation trouvent ce jugement hâtif et, selon eux, «il n'est pas dit que ce soient des terroristes, même si les ravisseurs sont armés. Il se peut fort que des gens appâtés par l'argent à soutirer soient de la partie!» D'autres iront jusqu'à dire que «les choses sont si compliquées» et préfèrent ne pas s'impliquer dans pareil débat car pour eux, «le plus important et le plus urgent pour l'heure est que Meziane retrouve la liberté». Et tous de rappeler les enlèvements ayant eu lieu depuis l'an passé dans la région en disant: «Les familles ont hélas payé, mais les leurs ont été rendus vivants!» Ainsi, ils rappellent que le patron du restaurant le Panorama, enlevé du côté de Chréa sur la route de Tigzirt, a été libéré contre le versement d'une rançon de 700 millions de centimes, ou encore l'enlèvement du patron du bar d'Iflissen qui, lui, a été libéré contre le versement de près d'un milliard de centimes ! Selon des observateurs, «cela démontre que ce sont les éléments armés du Gspc qui sont derrière cet enlèvement, ne serait-ce que du fait que les éléments ayant ravi Meziane semblaient armés» et aussi, au vu de la grosse rançon demandée. «Ces derniers, ajoutent les observateurs, semblent ainsi s'apprêter à se rendre et, dans l'intervalle, se constituent un magot!» En attendant, la famille attend des nouvelles des ravisseurs et espère que Meziane leur soit rendu sain et sauf.