Les habitants d'Azazga, Yakouren, Aghribs et Timizart se joignent à la revendication de ceux de Fréha. Depuis samedi dernier, la mobilisation n'a pas baissé du côté des Aït Jennad pour la libération du commerçant kidnappé. Après une journée de grève largement suivie, mardi dernier, une autre journée de protestation est prévue dans la commune de Fréha et ses environs. Pour manifester leur refus de céder au chantage, les commerçants baisseront rideau pour la deuxième fois. Parallèlement à cet arrêt de travail, les comités de villages de la région des Aït Jennad et des Aït Ghobri englobant les communes de Fréha, Azazga, Yakouren, Aghribs et Timizart, ont appelé à une marche vers le siège de la mairie de Fréha. Ces actions s'inscrivent, en fait, dans la dynamique de résistance citoyenne à l'insécurité qui règne à travers les communes de la wilaya de Tizi Ouzou depuis des années. L'enlèvement de l'entrepreneur âgé de 33 ans samedi passé à 22h à Tala Tganna n'est pas une première dans la région. Le danger de se voir dépouillé de ses biens par l'extorsion, le vol, le kidnapping à l'instar de Lounès Ibarar, plane sur toute la population. Aussi, le lendemain de l'enlèvement, les citoyens de Fréha ont procédé à la constitution d'un comité de crise chargé de suivre l'affaire jusqu'à son dénouement et de coordonner les actions à venir. La première réaction, rappelons-le, a été la mobilisation des populations dans une caravane qui a sillonné le massif forestier d'Abizar et de Tizi B'noual. Conduits par un imam, les villageois ont appelé les ravisseurs à libérer leur otage. Cela se passait le lundi. Par la suite, l'Union générale des commerçants algériens s'est impliquée, par la mobilisation des commerçants de la région et a joint le mouvement. Une grève générale a été observée mardi dernier faisant de Fréha une ville morte pendant les heures de la matinée. Depuis, les sit-in ne se sont pas interrompus au niveau du chef-lieu de la commune depuis les appels à la libération de l'entrepreneur. Des rassemblements sont régulièrement tenus devant le siège de la mairie. Demain donc, la mobilisation franchira une nouvelle étape. Une marche est prévue à 9h du matin du stade communal vers le siège de la mairie de Fréha. Parallèlement, l'action sera accompagnée d'une grève générale des commerçants, des transporteurs et autres, jusqu'à midi. Cependant, les sources interrogées sur les nouvelles de la victime sont avares en informations. Une discrétion totale semble frapper l'affaire car rien ne filtre à propos d'une éventuelle demande de rançon. Certaines sources parlent de contacts entre les ravisseurs et la famille pour réclamer quelque trois milliards de centimes mais, l'information a vite été démentie par son entourage. Une chose est cependant sûre: l'entrepreneur demeure toujours en captivité et sans aucune nouvelle. Un constat semble toutefois évident. La poursuite des actions dévoile que la victime n'est pas encore libérée et que le dénouement tarde à venir. Un cas qui rappelle, si besoin est, le kidnapping du commerçant d'Iflissen, il y a une année. La mobilisation citoyenne n'avait pas baissé jusqu'à la libération de la victime. Aucune rançon n'a été versée grâce à la mobilisation de toute la région de Mizrana, Iflissen et Tigzirt. A Boghni, l'enlèvement d'Ammi Ali, un octogénaire, a provoqué une mobilisation et un refus de payer la rançon. La famille de la victime était restée sans nouvelles pendant des semaines. Il ne sera également libéré qu'après une mobilisation sans faille des villageois.