Dans sa réaction à la marche sur la présidence de la République organisée, avant-hier, par les agents de la Protection civile, le ministère de l'Intérieur charge les contestataires. Il a mis en garde les grévistes: «Le ministère de l'Intérieur observe son droit à prendre les mesures légales en vigueur», peut-on lire sur le communiqué rendu public, dimanche, en soirée. En fait, le ministère de l'Intérieur et la direction générale de la Protection civile (Dgps), accusent les grévistes d'être manipulés par des parties étrangères. Dans cet ordre d'idées, le département de l'intérieur a affirmé, dans son communiqué, que le mouvement de protestation des agents de la protection civile est «nourri par des parties servant des agendas hostiles à l'égard de l'Algérie». Pour sa part, la direction générale de la Protection civile (Dgpc) a exhorté l'ensemble des agents «à ne pas céder aux publications subversives visant à semer la confusion et le chaos et à attenter à la stabilité de la patrie». «Il a été enregistré un mouvement de protestation organisé par nombre d'agents de la Protection civile, contraire à la loi 02-90 relative à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève, notamment l'article 43, ainsi qu'à l'article 23 du statut particulier des fonctionnaires relevant des corps de la Protection civile», a précisé le communiqué de l'intérieur, lequel appelle également les grévistes à «renoncer définitivement au mouvement». Il a rappelé «les concernés par ce mouvement orchestré en leur qualité de corps constitué que «ces comportements qui portent atteinte à la sécurité et à la quiétude publiques, sont strictement inadmissibles». «La majorité des revendications qui s'inscrivent dans le cadre du statut particulier des agents de la Protection civile sera traitée et satisfaite dès l'examen des statuts», a indiqué la Dgpc, dans un communiqué, précisant que «toutes les catégories de fonctionnaires du secteur seront associées à l'enrichissement du projet de révision du statut particulier du corps, en vue de satisfaire toutes les préoccupations soulevées». La Dgpc assure que toutes les revendications exprimées «ont été soumises aux autorités concernées et qu'une commission se penche sur leur examen». Pour rappel, des centaines d'agents de la Protection civile ont organisé, avant-hier, une marche imposante vers El Mouradia. Elle a été empêchée par la police. Les manifestants ont notamment scandé: «Le syndicat ne nous représente pas.» Ils ont aussi arboré des pancartes portant le même mot d'ordre. Ces derniers ont pu toutefois tenir un sit-in devant le siège de la direction générale, à Hydra. «La réintégration de 36 agents licenciés, l'ouverture d'examens professionnels, la revalorisation du point indiciaire, la suppression de l' IRG, le versement de la prime de contagion avec effet rétroactif depuis 2012 et le versement des reliquats de la prime Covid-19, ainsi que l'intégration de la prime de rendement dans le calcul de la pension de retraite», sont les principales revendications des grévistes. Les agents de la Protection civile avaient organisé, la semaine dernière des sit-in à travers différentes wilayas du pays. La Dgpc a réaffirmé, pour sa part, que «toutes les revendications de ses agents, inscrites dans le statut particulier et exprimées lors de sit-in de protestation, seront satisfaites, dès l'examen des statuts».