Beaucoup de listes de candidatures aux élections législatives du 12 juin, n'ont pas réussi à passer à travers le sas des commissions de validation des dossiers des délégations locales de l' Autorité nationale indépendante des élections(Anie). Leurs dossiers ne répondent pas aux conditions légales exigées par la loi électorale. Les membres de l' Anie s'appuient dans leur examen sur des enquêtes menées par les services de la cellule de traitement des informations financières (Ctrf), la Gendarmerie nationale et les renseignements généraux (RG) de la police. Les responsables des listes concernées par ces rejets ont déposé des recours auprès des tribunaux administratifs, sinon, en deuxième étape, auprès du Conseil d'Etat. D'après certains responsables politiques, le phénomène du rejet a pris de l'ampleur parce qu' au moindre soupçon de corruption, le candidat est exclu de la candidature. Le FLN est le parti le plus touché par ces rejets. La chargée de la communication du RND, concernée par ces rejets, a fait savoir, hier, que «5% de leurs candidats ont été écartés de la course». Ces derniers sont tombés sous le coup de «l'article 200 du Code électoral». Une partie d'entre eux, environ une quinzaine de candidats, a été rétablie dans ses droits, et ses candidatures sont maintenues, a-t-il ajouté. L'article 200 de la loi organique portant Code électoral stipule que «le candidat doit, entre autres, ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation définitive à une peine privative de liberté pour crimes ou délits et non réhabilité, à l'exception des délits involontaires, justifier de la situation vis-à-vis de l'administration fiscale, n'étant pas connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme...». Le responsable du mouvement El-Bina, Ahmed Dane a soutenu que «son parti qui n'est pas concerné par la corruption, a reçu moins d'une dizaine de notifications de rejets sur le territoire national, dont la majorité a été maintenue dans sa candidature après recours auprès des tribunaux administratifs». Dans ce sens, un total de 24 dossiers de candidature aux élections législatives du 12 juin prochain, à Tizi-Ouzou, a été rejeté. La commission de validation des dossiers de la délégation de l' Anie de la capitale avait notifié le rejet du dossier du secrétaire général du parti, Abou El Fadl Baâdji ainsi que la fille de Ahmed Boumahdi et d'autres. La commission a rejeté ces dossiers pour différents motifs, après les enquêtes menées conformément aux dispositions de la loi électorale. En outre, le président de l'Assemblée populaire de wilaya(APW) de Tipaza, Kourad Rachid, le président de l' Assemblée populaire communale de Koléa, Kouider Youcef, l'ancien P/APC de Fouka, Mohamed Belaïd, l'homme d'affaires, Maâmar Sirandi, et un membre de Comité central du FLN et ancien député, Miloud Fardi, qui ont voulu participer à la course à la députation ont été écartés. Plusieurs hommes d'affaires sont également écartés de la course à la députation. D'après le quotidien arabophone Echourouk, le propriétaire d'une minoterie à Biskra a été exclu de la liste du FLN en raison de poursuites judiciaires engagées à son encontre, il y a 5 ans de cela. Un autre importateur de viande, Farès Benaissa, ayant déserté le FLN pour se porter candidat sur une liste indépendante a également vu son dossier rejeté au motif de non-remboursement de prêt bancaire. Hakim Ghouini, un homme d'affaires activant dans le domaine du tabac, a vu sa candidature à la députation sur la liste du FLN présentée à M'sila rejetée en raison de son implication dans une affaire de corruption. L'homme d'affaires Djamel Maâtiski, qui s'est porté candidat sur la liste du FLN à Blida a été aussi écarté de la candidature à la députation. Pour rappel, le dernier délai de l'examen des dossiers de candidature est fixé au 9 mai prochain.