Les toutes dernières affirmations de Abdelmalek Amellou soutenant que sa liste n'est pas écartée officiellement de la course pour les élections municipales du 23 novembre sèment la confusion. «Ma liste est validée au niveau de la commune et de la daïra depuis le 11 (octobre, ndlr)», a-t-il soutenu mercredi dernier au milieu de ses partisans à la fin du meeting perturbé du porte-parole du RND, Seddik Chihab, à la maison de la culture de Béjaïa. L'administration a un tout autre avis. Au niveau de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), où nous nous sommes rendus, il n'y a pas trace d'une liste RND pour la commune d'Aït Rzine. «Nous avons 271 listes APC et 14 pour l'APW», affirme à El Watan M. Amiour, le magistrat qui préside cette commission pour la wilaya de Béjaïa. Qu'en est-il de la liste que mène Abdelmalek Amellou ? «Qui est-ce ? Je n'en ai pas entendu parler», nous répond, curieusement, M. Amiour. Une vérification dans le fichier des listes engagées mises à disposition de la HIISE confirme que le RND ne dispose officiellement pas de candidats pour l'APC d'Aït Rzine. «Nous travaillons dans la transparence, nous n'avons rien à cacher», a jugé utile d'ajouter le magistrat. La candidature de Abdelmalek Amellou a été rejetée au motif qu'elle ne répond pas aux dispositions de l'article 79 de la loi organique 16/10 du 25 août 2016 relative au régime électoral qui énumère les conditions d'éligibilité. C'est l'explication que nous donnent les services de la DRAG. Le rejet a été motivé précisément par la non-conformité avec la disposition de cet article qui exige du candidat de ne pas être jugé définitivement pour crime ou délit privatif de liberté. Abdelmalek Amellou a écopé d'une peine de six mois pour port illégal d'arme à feu, apprenons-nous auprès de notre source. N'était donc cette condamnation définitive, sa candidature aurait été validée, malgré son interpellation dans l'affaire de l'assassinat de Ali Mécili en 1987. L'ordonnance de non-lieu dont il a bénéficié, avant son expulsion de France, et «confirmée par la Cour de cassation en novembre 2016», comme le rappelait la veuve Mécili dans une lettre adressée au FFS, a permis de garder son casier judiciaire vierge. Le délit pour lequel il a été jugé a rendu impossible sa candidature, rejetée par la chambre administrative qui a confirmé son verdict même après le recours introduit par le candidat. «Nous avons notifié le rejet par la chambre administrative le 3 octobre au secrétaire de wilaya du RND», affirme notre source à la Drag, qui explique que faute d'établir le contact directement avec le candidat, il «nous est permis de faire la notification par n'importe quel biais». C'est donc le député Kamel Bouchoucha, en sa qualité aussi de secrétaire de wilaya du RND, qui a été avisé du rejet. «Nous lui avons demandé de remplacer le tête de liste, mais il a refusé expliquant que son parti tente sa chance avec Amellou», ajoute notre interlocuteur. Le RND avait tout misé sur Abdelmalek Amellou. Mais sa liste a été, elle aussi, rejetée après l'expiration du délai officiel. «Suite à la décision de la chambre administrative, nous avons notifié le rejet de la liste par un arrêté du wali au secrétaire de wilaya du RND», assure encore notre source. L'administration soutient avoir, par deux fois donc, adressé les notifications au député Kamel Bouchoucha. Le parti n'a pas perdu que sa liste d'Aït Rzine mais aussi celle de Tifra. Ce qui fait que dans les registres de la Drag, on comptabilise 269 listes validées pour les APC et non plus 271, comme nous l'a avancé le président de la HIISE de la wilaya. Erreur ou non- actualisation des statistiques au niveau de la HIISE ? «La HIISE est au courant de la liste rejetée», assure notre interlocuteur au niveau de la Drag. Abdelmalek Amellou n'a-t-il pas été informé des deux notifications de rejet par les soins du secrétaire de wilaya de son parti, le RND ? Mercredi dernier, ses partisans ont montré toute leur colère contre le parti qu'ils ont accusé de les avoir lâchés, laissant comprendre qu'ils sont convaincus que s'il l'avait voulu, le parti d'Ahmed Ouyahia aurait pu intervenir pour faire valider leur liste.