«La femme est la gardienne des valeurs humaines et des idéaux suprêmes, source de vie et de continuité» note-t-on dans le décret présidentiel. C'est, à juste titre, une qualité humaine que viennent de découvrir les femmes détenues en la personne du premier magistrat du pays. Une mesure de clémence réduisant d'une année la peine d'emprisonnement de celles qui sont définitivement condamnées a été avalisée, en effet, par le chef de l'Etat. Un «geste» hautement symbolique, intervenu le jour où les femmes du monde entier sont à l'honneur. La décision du président Bouteflika en faveur des femmes détenues et jugées définitivement, a fait l'objet d'un décret présidentiel daté du 8 mars 2007, lu par le ministre des Moudjahidine, lors d'une cérémonie à Alger présidée par le chef de l'Etat. En vertu des prérogatives que lui confère la Constitution algérienne, notamment dans ses articles 77 et 156, Abdelaziz Bouteflik, pour qui l'émancipation de la femme algérienne est loin d'être un concept vidé de sa substance, s'est ainsi résolu à apaiser la douleur d'une femme incarcérée pour un quelconque motif délictuel. Elles sont des milliers à accueillir, derrière les murs des prisons, cette mesure d'indulgence qui témoigne du soin accordé par Bouteflika à la femme algérienne à laquelle il n'a pas cessé «d'apporter appui pour l'élever à la place qui lui est due au sein de son programme de développement global», a-t-on noté dans le décret présidentiel. «La femme est la gardienne des valeurs humaines et des idéaux suprêmes, à travers la succession des générations, et source de la vie et de sa continuité» ajoute-t-on dans le même texte. Dans un proche avenir, probablement avant la fin de la semaine en cours, il est attendu que la tutelle de la justice rende public le nombre de femmes incarcérées et qui sont concernées par cette énième grâce présidentielle. En effet, le premier magistrat du pays a souvent intervenu à la veille des fêtes nationales, internationales et surtout religieuses pour gracier d'autres catégories parmi la population carcérale. Même les journalistes de la presse écrite avaient, rappelons-le, bénéficié, l'année dernière de mesures de grâce, à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. A cette occasion, Abdelaziz Bouteflika avait, en effet, décidé d'une remise totale des peines prononcées par la justice à l'encontre de quelque 200 journalistes condamnés définitivement par des écrits jugés «diffamatoires». «Par cette mesure de grâce, le pouvoir politique semble donner un gage de bonne volonté quant à sa détermination à améliorer ses relations avec une presse qui passe pour être l'une des plus libres du monde arabe.(...). Il y a de la noblesse, de la mansuétude mais surtout de la perspicacité politique de la part d'un homme d'Etat qui a fait du credo de la réconciliation, une vérité à laquelle tout citoyen devrait adhérer» écrivait, ce jour-là, Ahmed Fattani, directeur du quotidien L'Expression.