Cette date nous rappelle en fait que le danger qui pèse sur des espèces endémiques ne concerne pas que les autres pays. En Algérie aussi, il y a des espèces menacées d'extinction. C'est le cas de la Sittelle de Kabylie, la chèvre kabyle, mais aussi la genette. Ces espèces ne sont que les spécimens connus des scientifiques parce qu'à cause du manque d'études de ce genre, il doit certainement y avoir d'autres animaux menacés dans l'ignorance totale des scientifiques. Il existe des phénomènes dangereux que les scientifiques et les services concernés ne soulèvent pas, mais dont les effets sont visibles à l'oeil nu et largement dénoncés par les populations sans être écoutées. Le héron-garde-boeuf, un oiseau étranger, blanc de couleur avec des ressemblances avec les cigognes est en train de causer des ravages parmi les espèces endémiques, comme les petits oiseaux. En cette période du mois de mai et début juin, ce dernier mange les petits oiseaux qui sont encore dans les nids sur les arbres comme sur terre. Ce phénomène qui empêche la reproduction des petites espèces cause de grands dégâts, de grande ampleur, dans un silence assourdissant des services concernés. Dans cette tendance à l'extinction, il faut aussi signaler quelques signes encourageants au sujet de menaces qui pèsent depuis des décennies sur de nombreuses espèces telles que la sittelle de Kabylie et la genette. En effet, après plus de trente ans de recul, les scientifiques viennent d'observer la sittelle de Kabylie dans de nouveaux sites. Trois nouveaux sites de reproduction ont, en effet, été découverts dans les Babors près de Bordj Bou Arréridj. Petite, d'à peine 13 centimètres, la Sittelle de Kabylie est un oiseau endémique découvert en 1975 par l'ornithologue Jean-Paul Ledant dans la forêt des monts Babors en Kabylie orientale. Vivant dans un écosystème réduit et situé dans les zones les plus reculées de l'activité humaine, la sittelle de Kabylie trouve beaucoup de difficultés à survivre après l'arrivée des humains sur son petit territoire. Toujours au chapitre des bonnes nouvelles, il faut signaler que durant l'année 2020, des habitants de la région de Mizrana ont signalé l'apparition de la genette. Cet oiseau très discret a disparu des radars durant trois décennies avant de réapparaître et d'être observé par de vieilles personnes qui l'ont reconnu. La chèvre kabyle, quant à elle, continue sa descente aux enfers dans l'indifférence générale. Cette espèce endémique n'est plus élevée par les populations locales habituées à acheter les races de chèvres importées, mais mal adaptée aux conditions locales. Enfin, rappelons que la journée du 11 mai coïncide avec la Journée mondiale des espèces menacées. À cette occasion, il convient de noter qu'une étude de l'Union internationale pour la conservation de la nature (Iucn), quelque 20 000 espèces de plantes et d'animaux sont, hélas, menacées de disparition chaque année. Une liste rouge dressée par les scientifiques de l'Uicn est l'indicateur par excellence qui permet de suivre l'état (et l'évolution) de la biodiversité dans le monde. Avec cet état des lieux, on sait aujourd'hui qu'une espèce de mammifères sur quatre, un oiseau sur huit et un amphibien sur trois sont menacés. Sur le plan de la végétation, les choses ne se présentent pas sous un meilleur visage car une espèce de conifères sur trois est menacée de disparition.