Il ne fait aucun doute que les élections législatives anticipées du 12 juin constituent une occasion pour le changement de l'environnement politique avec l'élection de nouveaux députés à l'Assemblée populaire nationale (APN). Certes, crucial, dans l'optique de confirmer les options adoptées par les pouvoirs publics, à leur tête le président Tebboune, néanmoins, ce scrutin ne doit, nullement, être considéré comme une étape fatidique pour le pays au vu des circonstances actuelles. Si la comparaison est permise (avec des contextes, des circonstances et des acteurs différents), alors les élections de juin prochain rappellent la même importance que celles de juin 1997, en ce qui concerne leurs visées. Même slogan central et mêmes attentes politiques. Si en 1977, l'objectif était le confortement des institutions, pour cette année il est question du renouvellement des institutions. Autres similitudes. Les deux scrutins interviennent dans un même contexte de crise politique. Et tous deux achèvent un cycle électoral. Le premier s'est tenu après l'élection présidentielle de 1994 et l'adoption par référendum de la Constitution de 1996, le second vient après l'élection présidentielle de 2019 et l'adoption par référendum de la Constitution de 2020. Ces connexions politiques et circonstancielles, entre le scrutin de 1997 et celui de juin prochain, auront-elles les mêmes effets? Au-delà du résultat relatif à la répartition des sièges au Parlement, les observateurs s'interrogent sur le changement politique escompté. D'autant que les législatives de 1997 n'ont pas eu un grand effet aussi bien sur le plan politique qu'institutionnel. Les dysfonctionnements au sein des institutions souveraines sont légion. Les précédentes institutions n'ont guère contribué à la pratique démocratique, ni à modifier les règles de gouvernance dans la gestion des affaires publiques, encore moins à vulgariser et à démocratiser les libertés publiques. Pour preuve, le soulèvement populaire du 22 février 2019 conséquence d'une suite de crises de gouvernance. En ce sens, les prochaines élections sont un véritable test aussi bien pour les pouvoirs publics que pour la classe politique et la société civile. Pour les pouvoirs publics, le défi est politique. Outre le résultat de la répartition, il est question de crédibilité et de transparence du scrutin. Meilleure manière de restaurer la confiance entre le citoyen et les institutions élues. Ce qui permettra, d'une part, l'émergence d'une nouvelle institution législative conforme aux exigences de l'heure et, d'autre part, à l'APN de retrouver son rôle de législateur pour «l'avenir du pays et non pour celui des dirigeants» comme l'a souligné, mardi soir à partir de Jijel, Tayeb Zitouni, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND). Un autre défi post-électoral. Concernant les partis politiques confrontés au désintéressement, le défi est de «ramener» l'électeur à l'urne. Du fait que l'urne demeure l'«instrument de consécration de la pratique démocratique dans sa forme civilisationnelle, à travers l'adhésion au processus électoral» indique à ce propos le délégué du secrétaire général (SG) du parti du Front de Libération nationale (FLN), Layachi Daâdouâ. Quant à la société civile, notamment la jeunesse et l'élite, sa participation, voire son implication, permettra, d'une part, le rajeunissement de la vitrine de l'APN et, d'autre part, d'élever la performance parlementaire.