Nous y sommes! Jeudi 27 mai 2021 l'Institut français d'Algérie et l'ambassade de France ont lancé leur première Biennale algéro-française du design. Baptisée - «DZign 2020+1» car elle devait initialement avoir lieu il y a un an, en avril 2020, elle a dû être reportée, en raison des conditions sanitaires que l'on connaît. Néanmoins, reconduite cette année, avec plus de maturité et de recherche- tout en respectant scrupuleusement les règles sanitaires en vigueur- cette grande manifestation, inédite en Algérie est placée sous le thème «Réinventer la ville par le design». Pour cette première édition, DZign 2020+1 ambitionne de montrer comment le design, par la diversité de ses méthodes d'action dans l'espace urbain, répond à des enjeux qui concernent l'ensemble de la société: développement durable, économique, culturel et social. Elle se donne, pour mission principale, de participer à l'émergence d'une scène algérienne du design, de la valoriser et de développer la visibilité et la notoriété de jeunes créateurs et concepteurs algériens pour faciliter le circuit commercial des oeuvres de designers. Le commissariat de cette grande biennale a été confié à l'architecte designer Feriel Gasmi Issiakhem. Parcours dans la ville Le lancement de la biennale, jeudi, s'est accompagné du vernissage de l'exposition «Photographiez la cité de demain / Explore outside the box». Cette exposition a été inaugurée par le chargé d'affaires de l'ambassade de France, Adrien Pineli qui relèvera, dans son discours officiel, «la qualité» et «l'engagement» de chaque porteur/concepteur de projet, répondant à la thématique de la biennale dans le sens du renouvellement durable. Enfin, il souhaitera à tout le monde «des échanges fructueux durant ce mois de juin» ainsi que de «réinventer le beau et l'utile de demain.» Cette expo, nous a-t-on appris, est le résultat d'un concours lancé par l'Institut français du Design de Paris, partenaire de la manifestation, à destination des étudiants des écoles d'art, de design et d'architecture algériennes et françaises. En effet, ce sont 22 étudiants issus de 12 écoles qui y ont participé. Cette exposition est ouverte au public. Elle est visible à l'IFA du 29 mai au 27 juin. Une première exposition donc qui donne le «la», d'ores et déjà, à un riche programme qui se poursuivra dans les jours à venir, les 3 et 13 juin, respectivement par deux autres expositions, l'une aux Ateliers sauvages et une seconde à Dar Abdellatif, avant de reprendre au mois de novembre, lors d'un deuxième temps avec un autre programme dédié au design tout aussi varié. Un menu diversifié comprenant des rencontres, tables rondes, master class, défilé de mode et autres. «C'est déjà un gros succès» En attendant, jeudi à l'IFA, devant un parterre trié sur le volet, composé majoritairement de professionnels du design algériens, le directeur conseiller, de coopération et d'action culturelle et directeur de l'Institut Français d'Algérie, Grégor Trumel, s'est félicité de la tenue enfin de cette biennale en 2021 arguant que «c'est un programme encore meilleur que celui prévu initialement.» expliquant aussi ses motivations en organisant un tel événement avec le soutien des autorités algériennes, il dira à propos de «ce projet en commun» que «c'est déjà un gros succès». Et de donner la parole à la commissaire des expos Feriel Gasmi Issiakhem, en dévoilant le programme et la philosophie de ce grand projet curatorial et le pourquoi du comment de cette biennale. Elle soulignera d'abord le nom de Hicham Gaoua alias El Moustache, qui a signé la charte graphique de l'affiche dont la photo remise par l'architecte Halim Faidi appartient à feu Kays Djilali. Avant de dérouler le programme de la biennale et de définir ce qu'est le design, en revenant à ses origines, Feriel Gasmi Issiakhem dira le «prétexte» de la thématique de cette biennale qui tend à «rediscuter du rapport historique existant autour de la notion du design et ce, à juste titre entre architectes, ingénieurs artistes et enfin designers». Une commissaire d'expo en or Avec passion et pédagogie Feriel Gasmi Issiakhem qui est aussi global designer, architecte d'intérieur et commissaire d'expositions, donnera sa vision sur le rapport urbain et le design, mais aussi la surabondance des objets dans l'environnement, notamment de la ville d'Alger. Et de se demander de l'utilité de ces objets, partagés entre «beauté, éthique et morale» pour ne pas faire mal à l'environnement. Et d'évoquer un des appels à candidature pour une de ces grandes expositions dont plus de 140 dossiers ont été réceptionnés. Ainsi, pendant un mois, du 27 mai au 27 juin 2021, puis en novembre 2021, Alger sera la «capitale méditerranéenne» du design et de l'architecture, avec plusieurs grandes expositions, des conférences, rencontres, master class, ateliers, projections, et travaux de réaménagement urbain. Plusieurs grandes personnalités y participeront, dont Matali Crasset, Jean-Paul Viguier, Philippe Starck, Marc Aurel, Yamo, Kamel Louafi, Djamel Klouche ou encore Chafik Gasmi. Cette biennale est le fruit d'un partenariat inédit entre les acteurs algériens et français du monde de la culture, de l'enseignement et de l'industrie. Elle implique de nombreux partenaires, français comme algériens, dont l'Institut français du design, l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, l'Ecole supérieure d'architecture et d'urbanisme d'Alger, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, les Ateliers sauvages, ou le Musée d'art moderne d'Alger. Elle impliquera des professionnels, des artistes, des étudiants, des concepteurs mais surtout le grand public qui, gageons, sera de la partie pour interagir avec ces artistes dans ces lieux de culture et faire de cette première biennale un véritable succès. Aussi avec une professionnelle acharnée comme Feriel Gamsi Issiakhem cet événement n'en sera que plus beau!