La ville d'Alger sera bientôt au coeur d'un gros événement consacré entièrement au design. Baptisée, DZIGN 2020+1, cette première édition algéro-française a comme commissaire Feriel Gasmi Issiakhem. Initialement prévue au printemps 2020, cette manifestation a dû être reportée à 2021 pour les raisons sanitaires qui vit le monde actuellement. «Réinventer la ville par le design» est, nous dit -on, le point focal de cette première édition, car la ville, considérée comme territoire et champ d'expression aussi large que diversifié, permet à chaque concepteur, quelle que soit sa formation, de s'approprier sa mission de «concepteur» pour intervenir à différentes échelles de sa ville, de sa rue, de ses espaces de vie partagés.». Prendront part à cet événement, de nombreux invités que ce soit d'Algérie ou de France comme Laure Adler par exemple et autres designers de renoms d'ici et d'ailleurs. Cette biennale se déroulera en deux temps. Le premier est un parcours dans la ville d'Alger et durera cinq semaines entre mai et juin 2021. Ce premier temps se traduira par trois expositions qui auront comme point commun «la durabilité, l'économie circulaire, le respect de l'environnement et l'autosuffisance ou la notion «zéro déchet». Trois expos en perspective La première exposition se tiendra à l'Institut français d'Alger du 27 mai au 27 juin et aura comme thématique «Photographiez la cité de demain». À noter que l'exposition de photographie, a fait l'objet d'un concours en novembre 2019 à destination des étudiants français et algériens sous le titre «Photographiez la cité de demain». Plusieurs candidatures ont été transmises à l'IFD, et un jury d'experts s'est réuni en février 2019 et a désigné les gagnants du concours avec un palmarès composé de 20 candidats dont sept figurent au podium. Cette exposition fera l'objet de l'inauguration officielle de DZIGN 2020+1 avec la présence des étudiants algériens figurant au palmarès. La seconde exposition désignée sous le signe d'«extramuros» se tiendra du 3 au 24 juin 2021 aux Ateliers sauvages (centre de création et de résidences d'art contemporain, ouvert en 2015 en plein centre d'Alger). Les commissariat et scénographie sont signés Feriel Gasmi Issiakhem. «Cette exposition regroupera des concepteurs invités et ceux sélectionnés lors du premier appel à candidatures. Confirmés, professionnels ou étudiants dans diverses formations, elles/ils sont architectes, designers, artistes, ils partageront ensemble ce même espace pour réaliser des installations centrées essentiellement sur des projets en lien avec les espaces publics urbains, ceux d'Alger, Annaba, Azazga, Skikda et plusieurs autres villes dont ils sont issus. De véritables démarches et réflexions concrètes autour du thème central - repenser la ville par le design- seront proposées sous formes de projets/prototypes, dessins/maquettes, installations, design graphique.», nous explique t-on. Une forte participation Et d'ajouter: «Des solutions techniques, du mobilier urbain, des projets autour de la notion d'efficacité énergétique, imaginés sans limite ni tabou avec le plus de réponses possibles aux questions qu'ils/elles se posent pour reconstruire en recherchant l'inattendu autant que le pertinent, le juste et le nécessaire. Pour ce faire, 27 concepteurs sont attendus. La troisième exposition quant à elle, baptisée «Intramuros», regroupera les oeuvres de 21 concepteurs et se tiendra du 12 au 26 juin à Dar Abdellatif. Outre les expos, le programme comprendra aussi des talks, des tables rondes à l'IFA, des projections de films inédits «autour de grandes figures du design et de l'architecture ayant marqué plusieurs générations de concepteurs jusqu'à aujourd'hui», mais aussi des performances musicales live (projet Tinnit le 26 juin à Dar Abdeltif, Ndlr), un défilé de mode signé Hicham Gaoua alias El Moustach, sans oublier des rencontres en duplex entre l'Algérie et la France, ainsi que des master class, qui «montreront ainsi de manière éclectique et volontairement diversifiée, toutes les possibilités d'expression, aussi bien «classiques», (c'est-à-dire portant sur des objets, des équipements intérieurs, du mobilier, de l'artisanat...) ou encore des projets architecturaux, que de véritables sujets de recherche et de développement: solutions techniques, mises en scène urbaines à but esthétique dans des quartiers vernaculaires, explorations de nouvelles matières et autres alternatives écologiques . Seront intégrés, nous indique t-on également, des projets d'écoles (Epau et beaux-arts), des oeuvres d'artistes conceptuels sur la complexité de la densité urbaine (France et Algérie)».Ceci s'inscrira dans le cadre des portes ouvertes sur les écoles partenaires (Epau et Esba). En effet, l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger l'Epau organisera durant la première période des portes ouvertes avec l'exposition des travaux de ses étudiants réalisés dans le cadre de l'appel à candidatures. Elle accueillera également une visioconférence avec Jean-Paul Viguier. Un chantier participatif in situ sera organisé à Hussein Dey durant la seconde période. Réflexion et conceptualisation Le deuxième temps de cette biennale algéro-française du design «DZIGN2020+1», sera centrée essentiellement sur un cycle de master class, de conférences en présentiel et de restitutions de chantiers participatifs. Ainsi, les Ateliers sauvages accueilleront en résidence deux designers, à savoir Xavier Boissarie et Paul Emilieu Marchesseau qui auront à travailler sur le projet «les nouveaux stades». L'accent sera mis sur «la ville, (comme) nouveau stade ou chaque pratique ludique et/ou sportive sera travaillée au sein d'une succession d'ateliers.dédiés, avec deux horizons: la production de dispositifs originaux et innovants ainsi que leur mise à l'honneur lors d'un événement.». Le projet s'incarnera dans l'espace public, de jour comme de nuit, à travers une pratique sportive augmentée et sténographiée. L'expérience fera intervenir autant le public que les performeurs / danseurs issus du monde du freestyle (danses urbaines, skate, vélo, foot de rue). Il est à noter que le projet pourra s'implanter dans plusieurs lieux de manière éphémère. Le dispositif mis en place nécessitera l'installation de matériels scénographiques réversibles et le détournement d'éléments urbains de leur contexte. Le public pourra utiliser son smartphone pour participer à l'expérience collective. Les Ateliers sauvages accueilleront également la restitution du projet de chantier participatif urbain AD'A (Ateliers d'Alger) Anys Merhoum, Nessma Merhoum, Magda Maâoui, déjà initié en 2019. Ce rendu concerne la seconde étape réalisée en 2020: Concevoir un espace public pour et par les habitant(e)s d'El Hamma (Alger). En somme, que de belles choses vous attendent. À ne pas rater!