«Je chante pour m'accomplir. La musique est en moi. C'est ce qui ressort de vous que les gens doivent percevoir.» «Je suis de culture occidentale à l'extérieur mais ma vie à l'intérieur est purement algérienne», dira Nadya, la veille de son concert. Et si son passage, l'an dernier, à Alger est passé quasi inaperçu, cette fois la chanteuse est déterminée à faire du bruit et marquer sa présence à Alger. Ceci se fera ainsi, non sans la présence d'une équipe française venue l'accompagner dans son périple algérien, à savoir un journaliste plus un photographe de Paris-Match, une équipe télé de TF1, sans oublier son staff organisationnel qui gère son image de marque notamment son attaché de presse. Cependant, fini l'époque où on essayait d'imposer à l'artiste des «trucs» qui ne lui correspondent pas. Aujourd'hui, Nadya, même si elle avoue assumer ses erreurs du passé, dit être déterminée à aller jusqu'au bout de ses choix et de ses exigences artistiques. C'est ce qui ressort du point de presse animé la veille à l'hôtel Hilton. La jolie Nadya soutient, d'emblée, être née en France mais sa venue à Alger s'explique, entre autres, par son désir de retracer les souvenirs de son enfance à Oran, d'où sa visite au village de ses grand-parents. «Je voulais être face à mes origines, celles de mes parents qui sont nés, ont grandi et vécu ici», souligne-t-elle. Alors, quand on lui a proposé de chanter en Algérie, la question ne se posait même pas, d'après elle. «Le principal était que je chante dans la terre de mes parents». Revenue sur ses débuts, Nadya révèle avoir profité de l'expérience de ses frères pour entamer une carrière dans le sport. Cela s'est soldé par 10 ans d'athlétisme et 5 ans de haute compétition. La musique, les parents ne comprenaient pas tant que ça, alors quand Nadya, à qui on a dit qu'elle était incapable de chanter, a voulu s'y essayer, elle a décidé de quitter la maison et de foncer. «Un déclic afin de concrétiser mon rêve», dit-elle et d'avouer: «Je n'aurais jamais pu persévérer si je n'avais pas eu cette expérience dans le sport. Dans ce métier, c'est cela et tous les jours, il faut avoir une âme et un coeur solide. Il n'y a pas de différence entre un athlète et un artiste». Evoquant la musique qu'elle fait qui «n'est pas vraiment du R'n'B», mais plutôt proche de la world music, en ce sens, où elle utilise divers styles de sonorités, Nadya souligne: «La musique c'est quelque chose qui est en moi. Il n'y a pas de recette. C'est ce qui ressort de vous, c'est cela que les gens doivent percevoir». Parlant des autres chanteuses maghrébines qui cartonnent actuellement en France, Nadya avoue ne ressentir aucune rivalité vis-à-vis d'elles, bien au contraire, elle prend la peine de les appeler et les encourager. Côté promo, son nouvel album intitulé Inchallah sortira le 5 juin. L'univers de Nadya? Elle l'explique par une «mise en scène très filmique». Ce qu'elle aime par-dessus tout, «se projeter dans les images». C'est clair, Nadya ne lâche rien et soigne son image comme elle peut. Les Maisons de disques dans tout ça? «Les Maisons de disques ne sont pas des requins, même si cela génère beaucoup d'argent. Ce sont des personnes humaines avant tout avec qui on travaille. Et puis, les artistes arrivent à s'imposer...», fera-t-elle remarquer avant d'ajouter plus loin, un peu émue: «Tout ce que j'ai vécu, c'est moi. Cela fait partie de mon expérience. C'est ainsi qu'on peut avancer. J'assume totalement ce que j'ai fait». Celle dont on n'a pas cessé de qualifier de battante, ne se départira pas de son sourire pour autant, malgré quelques moments de doute, et d'inquiétude sur le visage, elle expliquera son choix d'être chanteuse par son besoin de «s'accomplir» pour être en phase avec elle-même. Outre le R'n'B, R. Kelly ou quelque rappeurs américains, Nadya confiera aimer la musique orientale et notamment Khaled qui, malgré ses déboires actuels avec sa Maison de disques, dira être optimiste quant à son avenir. «Qu'on le laisse chanter. Je ne m'inquiète pas pour lui». «L'artiste est pétri de paradoxes», soulignera Nadya comme un aveu. Son seul rêve, gamine autant qu'aujourd'hui, est d'être sur scène, ce côté spectacle qui vous donne l'impression de voyager. Alors Nadya, petite, fan de qui? «De personne. Fan de maman». Ainsi parla la chanteuse. Alors, évoquer le chapitre de ses disques piratés en Algérie, ceci est une autre histoire. De même que de tourner un jour un clip dans son pays. Mais la belle, tout sourire, est contente déjà de «se donner» pour son public et de ressentir toute sa joie et son énergie. Quoi demander de plus?