Cinq peshmergas, les combattants du Kurdistan irakien, ont été tués, hier, dans une embuscade du Parti des travailleurs kurdes (PKK), groupe rebelle kurde de Turquie qui a sa base arrière dans le nord irakien, a indiqué un vice-ministre kurde. Cette attaque survenue au mont Metin à Dohouk, province du Kurdistan irakien frontalière de la Turquie, a également blessé deux peshmergas, a ajouté Serbast Lazkin, vice-ministre des Peshmergas dans le gouvernement de la région autonome kurde du nord de l'Irak. Ces violences interviennent alors qu'Ankara mène depuis le 23 avril une nouvelle campagne militaire, aérienne et parfois terrestre, contre le PKK considéré comme terroriste par Ankara. La Turquie dénonce des violations de sa souveraineté depuis l'Irak et le président Recep Tayyip Erdogan a évoqué début juin la région de Makhmour, où le PKK est actif au sud de Dohouk. «Si les Nations unies ne nettoient pas cet endroit, alors nous nous en chargerons en tant que membre des Nations unies», avait-il prévenu. La région se trouve à 250 km au sud de la frontière turque, mais a ajouté M. Erdogan, «Makhmour est presque devenu l'incubateur de Qandil», place forte du PKK plus au nord, et «si nous n'intervenons pas, cet incubateur va continuer de produire (des terroristes)». Dans le Kurdistan irakien, le ministère des Peshmergas a officiellement appelé «tout le monde à respecter les frontières du Kurdistan et à ne pas mettre sa sécurité et sa stabilité en danger». Le PKK, qui refuse de reconnaître le gouvernement kurde irakien et milite pour un Kurdistan unifié à cheval sur la Syrie, la Turquie, l'Irak et l'Iran, est autant l'ennemi d'Ankara que d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien. La Turquie, qui a de facto installé une dizaine de bases militaires depuis 25 ans au Kurdistan irakien, bombarde régulièrement dans les montagnes du nord de l'Irak des bases arrières du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc ayant fait plus de 40.000 morts.