La grève d'une semaine paralysera, encore une fois, toutes les universités du pays. «Je n'ai pas de déclaration à faire concernant la grève des enseignants du supérieur», a lancé, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en marge des journées d´étude organisées sur la réforme de l´enseignement supérieur à l'ENA. Il dira, par contre, qu'une conférence de presse sera animée aujourd'hui pour débattre de tous les problèmes du secteur. En effet, une grève nationale d'une semaine initiée par le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) paralysera, encore une fois, toutes les universités du pays et ce, à partir du 13 mai prochain. Présent à la rencontre d'hier, le coordinateur national du Cnes, M.Ali Boukaroura a annoncé le maintien de la décision de débrayage conformément au vote tenu lors des deux journées de protestation des 17 et 18 avril 2006. «Nous n'avons jusqu'à présent reçu aucune invitation officielle de la part de la tutelle après une semaine de l'annonce de notre débrayage», a avancé M.Boukaroura. Pour lui, même si le département de Harraoubia invite les syndicalistes au dialogue, «cela ne changera rien dans la position des enseignants déterminés à arracher leurs droits». Le mouvement de protestation, pour le représentant du Cnes, ne concerne pas uniquement le ministère de l'Enseignement supérieur «puisque nos revendications, qui datent de 1996, ont trait également à l'augmentation des salaires et au statut de l'enseignant qui, eux, relèvent de la Fonction publique». Interrogé sur l'éventuel recours de la tutelle à la justice pour annuler le mouvement de protestation, M.Boukaroura dira alors qu'une réunion extraordinaire sera tenue et c'est le Conseil national de l'organisation syndicale qui décidera de la suite à réserver au mouvement. Pour rappel, le débrayage de deux jours, à savoir les 17 et 18 avril dernier, organisé par la Coordination nationale des syndicats et associations de l'enseignement supérieur, avait paralysé à moitié le secteur de l'enseignement supérieur, selon les syndicalistes. La Coordination regroupe cinq syndicats, en l'occurrence le Cnes, le Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales, le Syndicat national des professeurs et docents, l'Association nationale des professeurs et maîtres de conférence ainsi que le Syndicat des chercheurs permanents. Il y a lieu de rappeler, ici, que les pourparlers entre les deux antagonistes, ont commencé il y a de cela plus de deux années. Et, à ce jour, les choses n'ont guère avancé. La situation à laquelle est arrivée l'université algérienne, de l'avis du Cnes, ne lui permet pas de former les cadres dont le pays a besoin, encore moins de fournir l'élite de demain. Les enseignants, depuis le début des négociations, réitèrent les mêmes revendications lesquelles sont relatives à la révision de la grille des salaires des universitaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social, la démocratisation ainsi que la révision de la politique de gestion de l'université.