Moments forts avant-hier, à la Chambre haute du Parlement quand Salah Goudjil, président du Sénat a reçu une délégation parlementaire sahraouie conduite par Djamel Bendir, vice-président du groupe territorial Afrique du Nord au Parlement panafricain. L'événement charriait un cortège de souvenirs rappelant une glorieuse époque où les mouvements de libération trouvaient soutien et refuge à Alger. C'est dans cet esprit de soutien inconditionnel de l'Algérie au droit des peuples à l'autodétermination qu'a été reçue la délégation sahraouie, par le président du Conseil de la nation. Salah Goudjil a réitéré, à cette occasion, «la position ferme et de principe de l'Algérie vis-à-vis du Sahara occidental, telle que l'a exprimée le président Tebboune à maintes reprises, une position fondée sur le principe du droit inaliénable à l'autodétermination, conformément aux objectifs et principes de la Charte onusienne y afférents». Il a appelé, dans le même contexte, la communauté internationale, notamment les pays membres permanents au Conseil de sécurité, à faire respecter la légitimité internationale, en «s'acquittant de leurs responsabilités historiques et légales envers ce dossier». Goudjil a invité ces pays à adopter une approche sur le terrain qui traiterait sérieusement ces décisions ayant «ignoré ou carrément violé les droits des Sahraouis pendant près d'un demi- siècle». De son côté, «la partie sahraouie a exprimé ses vifs remerciements à l'Algérie, direction et peuple, suite à la visite effectuée par le président de la République au chevet de son homologue sahraoui qui poursuit ses soins en Algérie». Ces échanges entre l'Algérie et le Sahara occidental interviennent au moment où la diplomatie marocaine collectionne les revers au plan international. Au final, les millions de dollars dépensés pour le lobbying et la narco-diplomatie, dont usait et abusait le Makhzen, n'ont été d'aucune utilité pour le Maroc pour satisfaire ses lubies. Le royaume vient de subir une gifle retentissante dans le dossier du Sahara occidental. Une résolution votée jeudi dernier, à une large majorité, par le Parlement européen a rejeté l'utilisation par le Royaume du Maroc, de mineurs non accompagnés, comme moyen de pression sur l'Espagne suite à l'hospitalisation en Espagne du président sahraoui, Brahim Ghali, en avril dernier. Les eurodéputés enfoncent davantage le Maroc réaffirmant, dans leur résolution, la «position consolidée de l'Union sur le Sahara occidental, fondée sur le plein respect du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du processus politique conduit par les Nations unies pour parvenir à une solution négociée juste, durable, pacifique et acceptable par les deux parties». La série des revers s'est poursuivie et le chef de la diplomatie marocaine, Bouriita, doit se remémorer pendant longtemps ce jeudi noir. Au moment où le président du Sénat, Salah Goudjil, recevait la délégation sahraouie, le Parlement européen désavouait majoritairement le Maroc, le département d'Etat américain a évoqué, le même jour, un changement d'approche de la part de l'administration Biden concernant la question sahraouie. «(..) je contesterai certainement la caractérisation selon laquelle il y aurait une continuité, y compris en ce qui concerne notre approche envers la région, depuis la dernière administration». Alors que le Maroc s'enlise dans ses propres contradictions, le Front Polisario a désormais le vent en poupe au plan international.