Le Danemark et l'Europe du football ont craint le pire: le ballon s'est arrêté de tourner, samedi, à l'Euro lorsque le Danois Christian Eriksen a subi un impressionnant malaise sur la pelouse, avant des nouvelles rassurantes et une victoire presque anecdotique de la Finlande (1-0). L'affiche Danemark-Finlande a failli virer au drame lorsque, loin du ballon et de tout adversaire, Eriksen s'est effondré, brutalement, sur le terrain, les yeux révulsés, avant de subir un massage cardiaque. Et les minutes ont semblé bien longues avant qu'on n'apprenne qu'il avait repris connaissance et se trouvait dans un état «stable». «C'est un choc national qui est devenu un soulagement national», a résumé la Première ministre danoise Mette Frederiksen sur les réseaux sociaux. «Rarement le fait qu'un match ait été gagné ou perdu n'a semblé si peu important.» Ses coéquipiers, le capitaine Simon Kjaer en tête, ont joué un grand rôle en venant rapidement à son secours, puis en appelant avec des gestes de panique le service médical. Le match a été interrompu,tandis que les Danois, certains d'entre eux en larmes, se sont rassemblés pour former un cercle autour du milieu de terrain de 29 ans et le dissimuler des regards. «On a réussi à faire revenir Christian», a raconté le docteur de la sélection danoise Martin Boesen. Eriksen a finalement été évacué sur une civière, toujours escorté par ses coéquipiers, tandis que les quelque 16.000 spectateurs, dont sa compagne, venue jusqu'au bord du terrain et en larmes, étaient plongés dans la stupeur. Mais les nouvelles ont fini par être rassurantes: la Fédération danoise de football (DBU) a indiqué qu'il était «éveillé» et qu'il subissait des examens au principal hôpital de Copenhague. «Il est conscient et peut parler», a dit son agent Martin Schoots, très ému, sur la chaîne néerlandaise NOS. Ce dénouement a rassuré toute l'Europe tant les images du joueur s'écroulant subitement sur la pelouse ont rappelé des drames survenus sur des terrains de football ces dernières années, comme le décès en plein match du Camerounais Marc-Vivien Foé en 2003. «Des événements comme ça remettent les choses en perspective», a commenté le président de l'UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin. Rassuré sur l'état de santé de leur coéquipier à qui ils ont pu parler, les Danois ont donné leur accord pour que le match reprenne près de 2 heures après l'interruption.