La phase du parachèvement de l'édifice institutionnel a été achevée, le processus électoral a été amorcé avec l'essentiel quant à l'équilibre constitutionnel exigé pour faire fonctionner les institutions de l'Etat. Le temps est au remodelage et à la reconfiguration de la scène politique nationale. Cela doit se faire avec l'idée de mettre de côté toute approche fondée sur l'exclusion de toute force politique visant l'exercice politique dans le cadre de la légalité constitutionnelle. L'enjeu politique reste posé, les solutions doivent être négociées et consensuelles. La classe politique est appelée à peser de tout son poids pour faire sa mue, se renouveler et se mettre au diapason du contexte et de la conjoncture délicate dans laquelle se trouve le pays. Les représentants de l'Etat sont appelés à conjuguer les efforts dans la perspective d'endiguer la crise politique causée par la gestion catastrophique et criminelle durant vingt années par une caste d'oligarques et un personnel politique qui en était son instrument politique au sein des institutions officielles et élues de l'Etat. Cet héritage lourd ne peut être changé d'un revers de la main, il nécessite un effort de la part de tous les patriotes et les forces vives au sein des institutions de l'Etat et au sein de la dynamique sociétale. Le dialogue qui reste une vertu irréversible doit être orienté vers des questions cruciales qui touchent à l'essentiel pour résorber la crise politique et sortir de l'ornière des tergiversations et la situation de «ballottage» qui caractérise la scène politique nationale. La classe politique est interpellée pour jouer le rôle qui lui sied, à savoir d'engager des initiatives et des alternatives sur fond d'une approche rassembleuse et fédérative. Nombreux sont les partis politiques qui remettent la question d'un pacte national comme issue à la situation de blocage qui caractérise les représentants de l'Etat et la classe politique au goût du jour. Mais cette démarche est teintée par une espèce de nuance dont le caractère idéologique et partisan est l'élément dominant. Le contexte dans lequel se trouve le pays à besoin surtout d'une conception consensuelle sur le plan politique pour trouver une issue salvatrice et patriotique en termes de solutions et d'alternatives. Le défi de la classe politique se situe à ce niveau d'engagement pour aller de l'avant et proposer une feuille de route raisonnable et réalisable. La question d'un débat national et une rencontre autour d'un minimum politique sont la préoccupation majeure dans le but d'asseoir les jalons d'une concertation large avec tous les acteurs et les protagonistes politiques, cela est faisable, il suffit de mettre de côté les subjectivités et les préjugés politiques à l'origine de cette dispersion et d'émiettement des énergies nationales. Les solutions ne peuvent s'exprimer dans un climat politique caractérisé par le rejet nihiliste de toute démarche qui s'inscrit dans la sauvegarde des institutions de l'Etat. Les solutions doivent être conçues de sorte que l'approche ne devrait pas se proposer comme élément absolu dont l'issue doit être liée uniquement à ladite approche comme condition sine qua non pour réussir le processus de dialogue et de concertation. Le pouvoir en place et l'opposition n'ont pas une autre recette que celle de revenir au bon sens politique, c'est-à-dire redonner au dialogue son sens concret et sans préjugé. Le débat national pour arriver à un pacte ou à une entente sur les grandes lignes qui caractérisent la crise qui affecte le pays, doit constituer le préalable inconditionnel dans la perspective d'entamer l'amorce d'une solution nationale et consensuelle. Les tenants du pouvoir en place et la classe politique sont interpellés à trouver une issue dont les contours ne devraient pas sortir du cadre national et patriotique. C'est ce cadre propice qui aura à engager le pays dans n processus de développement national et s'atteler à résoudre les problèmes socio-économiques qui taraudent les couches larges de la société. La solution de la crise politique passe inexorablement par l'implication de la classe politique soucieuse d'adhérer dans la reconstruction d'un pacte national à travers une entente et un consensus dont l'instrument ne peut être qu'un vrai dialogue avec les forces politiques nationales éprises du changement intrinsèque et hostiles à toute ingérence dans les affaires internes du pays.