Le phénomène ne semble pas pour autant vouloir reculer. Les jeux du chat et de la souris, du gendarme et du voleur, se poursuivent. Les pouvoirs publics ont eu beau prévenir contre ce type de délinquance qui prend une dimension toute particulière lors de l'épreuve du bac, il porte préjudice à un examen dont le diplôme, le plus populaire incontestablement dans l'inconscient collectif, couronne tout un parcours scolaire, le phénomène se répète à chaque fois. Un impressionnant dispositif a été mis en place pour dissuader les fraudeurs. Des unités de la Gendarmerie nationale à travers le territoire de compétence, la mobilisation de brigades fixes et mobiles et l'intensification des patrouilles de contrôle du réseau routier notamment, des unités héliportées en vue de fluidifier le trafic routier au niveau des axes menant aux centres d'examen, ont été déployées. Cela n'a pas découragé outre mesure les «tricheurs». Le 22 juin, troisième jour du bac 2021, le ministère de la Justice a annoncé dans un communiqué, un premier bilan de la lutte contre la fraude. 22 personnes ont été poursuivies pour des faits relatifs à la fraude au bac dont 18 ont été placées sous mandat de dépôt. Trois accusés ont été condamnés chacun à une peine d'un an de prison ferme et à une amende de 100.000 DA, les autres sont en attente de jugement, a précisé le département de Belkacem Zeghmati. Le même jour, trois individus ont été condamnés, à Sétif, à une année d'emprisonnement ferme pour avoir diffusé les questions et les corrigés de l'examen du baccalauréat. Les trois mis en cause ont été arrêtés par les services de la police judiciaire relevant de la sûreté de la daïra d'Aïn Oulmène (sud de Sétif) après contrôle de comptes électroniques sur un réseau social, dont les auteurs s'adonnaient à la diffusion de sujets du baccalauréat. Ils ont été jugés en comparution immédiate et condamnés à une peine d'une année de prison ferme, assortie d'une amende de 100.000 DA, chacun, avec mandat de dépôt à l'audience. Il faut rappeler que la justice a eu aussi à sévir par le passé. Le 16 septembre 2020 plusieurs juridictions ont eu à prononcer des peines d'emprisonnement d'un à deux ans et des amendes de 50.000 à 500.000 DA à l'encontre de neuf individus impliqués dans la diffusion des sujets de l'examen du baccalauréat ou des corrigés de l'an dernier. Les prévenus avaient été poursuivis conformément aux procédures de comparution immédiate. Ces faits de fraude, observés par l'Instance nationale de prévention et de lutte contre la cybercrimalité, sont loin de constituer des cas isolés. Ils ont été relevés dans plusieurs wilayas: Tébessa, Ghardaïa, Sétif, Tissemsilt, Béchar et Djelfa. Les peines de 2020 ont été prononcées par les tribunaux de Batna, Tébessa et Ain Oussara (Djelfa). La justice a de nouveau haussé le ton. Les peines de prison ferme prononcées contre les fraudeurs font état de la volonté de donner plus de crédibilité à ce sésame qui ouvre les portes de l'université et des grandes écoles. Il y va sans doute de celle de l'Etat, qui en ce moment, est en effet sur tous les fronts pour montrer qu'il ne tolérera pas tout ce qui peut porter atteinte ou écorner son image. La justice est saisie dans des affaires portant atteinte à ses symboles. À des figures historiques...