Le ministère des Ressources en eau a engagé une véritable course contre la montre pour assurer une alimentation en eau potable à peu près correcte à travers le pays. Fixant des échéances à juillet et août, dans de nombreuses localités du pays, il ambitionne de stabiliser un tant soit peu la situation, à l'origine d'une colère citoyenne qui s'exprime bruyamment en quelques endroits du pays. Dans un long communiqué où les interventions du département sont on ne peut plus détaillées, les Algériens sont invités à déduire que tout est fait pour résoudre la grave pénurie d'eau en l'espace de quelques mois. Il est évident que toutes les actions lancées ou programmées ne sauraient, à court terme, étancher la soif des citoyens. Il s'agit pour bon nombre d'entre elles d'opérations de replâtrage qui auraient été nécessaires en temps normal. Mais en situation de crise, cela ressemble à des actes «désespérés» pour gagner du temps. En attendant, le ministère des Ressources en eau aligne des chiffres qui ne répondront malheureusement pas aux attentes. Ainsi, pour la capitale, le département de Mustapha Kamel Mihoubi promet l'entrée en service de quatre stations de dessalement d'eau de mer entre les mois de juillet et août prochains. Il est attendu un apport supplémentaire de 37 500 m3/jour. La même source annonce 150 000 autres m3/jour qui seront produits par trois stations de dessalement aux communes de Corso, Bateau cassé et El Marsa. Le ministère évoque un délai très rapproché sans en préciser l'échéance. En plus de ces programmes, il est prévu «la réception de 173 forages d'une capacité de 250 000 m3/ jour, renforcée par 120 autres forages qui produiront 140.000 m3/jour. Cela pour la wilaya d'Alger. Pour la région Ouest, le ministère des Ressources en eau annonce la réception en juillet, d'un projet qui devra assurer l'alimentation de la rive Est d'Oran. À côté de cette réalisation, la station d'El Magtaâ sera réhabilitée pour produire 500 000 m3/ jour, destinés aux wilayas d'Oran, Mascara et Relizane. De plus, il sera procédé au transfert d'eau du barrage de Oued El-Teht à Mascara. Cela permettra d'alimenter les communes de Aïn Farah, l'agglomération de Aïn Bouras, Oued El Abtal et Sidi Abd el Djebbar, précise le communiqué. Un autre projet destiné à transférer les eaux du barrage de Kef Eddir à Damous à 11 communes de l'ouest de la wilaya de Tipaza et six autres communes à Aïn Defla et Chlef, sera incessamment lancé. Là aussi, aucun détail n'a été donné sur les délais de réalisation du projet, dont on attend encore l'appel d'offres national. Et comme il s'agit d'un marché public, on imagine les étapes que prendra le dossier avant le début effectif des travaux. La même urgence a concerné la région est du pays où des interventions des pouvoirs publics s'imposent pour équilibrer les approvisionnements en eau potable. Ainsi, le ministère retient un projet déjà en activité, celui du «transfert d'eau du barrage Ouldja Mellag ce qui permet d'alimenter pas moins de 175 000 citoyens en eau potable dans les communes de Ouanza, Laaouinet, Boukhadra, Bir Dheb, El-Mridj et Marsat», rapporte la même source. Dans la même région, plus à l'est, le ministère des Ressources en eau évoque des transferts d'eau effectués depuis le barrage d'Aghil Amedda vers celui de Mehouane (Sétif) pour l'alimentation des communes de Bordj Bou Arréridj avec 120 000 m3/jour. On annonce aussi un appel d'offres national pour la réalisation d'un projet de transfert d'eau à partir de Tablout, à Jijel. Le but du projet est l'alimentation de 12 communes relevant de la wilaya de Sétif en eau potable avec une production de près de 60 millions m3/an, conclut le communiqué. En plus de ces actions d'urgence, l'on attend de réceptionner un programme engagé depuis août 2020 et qui se décline en «le transfert d'eau à partir du barrage de Ghrib vers celui de Bouromi à Aïn Defla afin d'alimenter le Grand Alger par 80 000 m3/jour en sus du transfert d'eau depuis le barrage de Boussiaba (Jijel) vers celui de Beni Haroun en vue de l'alimentation d'El-Milia et Bellare d'une capacité de production de 80 millions m3/an», souligne la même source.