Le pavillon algérien n'a, malheureusement, pas brillé par son contenu. La 24e édition du Salon international du livre de Tunis s'est tenue au Centre des expositions d'El Kram, du 28 avril au 8 mai 2006. Inauguré par M.Mohamed El Aziz Ben Achour, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, ce Salon a vu la participation de 672 éditeurs et la présence de 270 exposants, ce qui correspond à une hausse de 34% par rapport à l'an dernier. Près de 100.000 livres y ont été exposés dont 67% en arabe, 22% en français et 11% en d'autres langues: anglais, espagnol, allemand... Cette année coïncide avec la commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance de la Tunisie et le 600e anniversaire de la mort d'Ibn Khaldoun, pour lequel un grand espace a été aménagé où il y eut exposition de photos, d'ouvrages et de documents relatifs à cette grande personnalité qui a marqué l'histoire et autour de laquelle de nombreuses conférences-débats ont eu lieu. La participation algérienne à ce Salon n'a pas été des plus importantes et le pavillon algérien n'a, malheureusement, pas brillé par son contenu... Il est vrai que de nombreuses personnes étaient présentes, qu'une dizaine d'éditeurs était là mais que les ouvrages, tant en qualité qu'en quantité, n'étaient pas à la hauteur de notre richesse culturelle réelle. Dysfonctionnement dans l'organisation, manque de coordination, querelles et susceptibilités personnelles ont marqué le pavillon algérien qui était composé d'éditeurs publics et privés tels l'Enag, l'Anep, l'OPU, Dar El Hikma, El Maârifa, El Amal, Annahdha, GAL et les Pages bleues, qui, chacun faisant cavalier seul, a montré, encore une fois, que nous n'étions pas unis ni poussés par un besoin commun, celui de rehausser le livre algérien. Dar El Houda, maison d'édition établie à Constantine, s'est dotée d'un grand stand à part, indépendant du pavillon algérien. La plus grosse vente a concerné les livres scientifiques de l'OPU et les Pages bleues qui ont vu leurs étalages se vider dès les premiers jours du Salon. Il est vrai que ce genre d'ouvrages, très demandés par les étudiants, se font rares en Tunisie et ceux importés de l'étranger sont très chers et donc inaccessibles aux modestes bourses des étudiants tunisiens. En marge du Salon, des conférences et des débats ont été organisés sur différents thèmes tels que: «La traduction à l'ère de la modernisation », «Le roman historique en Tunisie», «Quel avenir pour le livre?» ou encore «Les problèmes de l'édition et la diffusion dans le Maghreb». Des auteurs étrangers et des personnalités littéraires de renommée étaient invités à cette 24e édition dont Paulo Coelho dont certains livres ont été traduits en arabe, Albert Memmi, Antoine Gallimard, Mohamed Benis et Ibrahim El Kawni. Une maison d'édition tunisienne dirigée par Imad Al Ghazali a édité la version arabe du Larousse, un ouvrage fort intéressant qui promet un réel succès. Que nous promet la 25e édition et qu'en sera-t-il du Salon international du livre d'Alger prévu du 30 octobre au 10 novembre 2006 aux Pins maritimes...?