L'Opep et ses alliés renouent avec leurs vieux démons: les dissensions qui, par le passé, leur ont joué de biens mauvais tours. Les cours de l'or noir avaient plongé par le passé, faute de consensus. Un scénario qui a été évité après l'échec des négociations du 18ème Sommet de l'Opep+. Ils ont fait même mieux en réalisant une performance remarquable: le baril de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 76,17 dollars à Londres, en hausse de 33 cents par rapport à la clôture de la veille, alignant ainsi une sixième hausse hebdomadaire consécutive qui lui permet de terminer la semaine à son plus haut niveau depuis plus de 2 ans. Une prouesse, vu les échos qui parvenaient de la 31ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (Jmmc). «N'ayant pas fini d'examiner tous les points inscrits à l'ordre du jour de la 31ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi Opep et non-Opep (Jmmc), il a été convenu de poursuivre demain vendredi (le 2 juillet, Ndlr), les travaux afin de mener davantage de concertations et tenir la 18ème réunion ministérielle des pays de l'Opep et non-Opep», avait indiqué le 1er juillet un communiqué du ministère de l'Energie et des Mines. Après d'interminables conciliabules, l'Opep+ n'arrivant toujours pas à trouver de consensus a fini par annoncer, tard dans la soirée, le report de sa réunion au 5 juillet. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés (Opep+) a reporté son sommet à lundi (demain, Ndlr) après un échec des négociations sur les quotas de production durant le mois d'août, a indiqué l'organisation. Les discussions ont été freinées par les Emirats arabes unis qui auraient réclamé une augmentation de leur production, selon les experts. Le désaccord viendrait d'une «objection de dernière minute soulevée par les Emirats arabes unis à un accord conclu plus tôt dans la journée entre la Russie et l'Arabie saoudite», ont révélé les analystes de Deutsch Bank. Abou Dhabi voudrait relever son volume de production de référence à partir duquel est calculé son quota, arguant «d'une capacité désormais plus élevée» avait précisé Eugen Weinberg, du second groupe bancaire allemand Commerzbank. Actuellement à 3,17 millions de barils par jour, le ministre émirati aurait insisté pour qu'il soit relevé à 3,8 millions de barils par jour, a indiqué Ole Hansen, analyste de Saxobank. Ce qui ne rentre pas dans la stratégie adoptée par l'Opep+ qui consiste à n'ouvrir ses vannes que parcimonieusement. Une augmentation de l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés de l'ordre de 2 millions de barils par jour d'ici fin 2021, soutenue par ses deux poids lourds, l'Arabie saoudite et la Russie, serait toujours sur la table. Cette proposition qui n'a pas été du «goût» d'Abou Dhabi finira-t-elle par faire consensus? Le verdict tombera lundi. La tâche ne sera pas de tout repos pour les «23» qui ont réussi à redonner du tonus aux cours de l'or noir. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, dont la Russie, avaient décidé, au mois d'avril 2020, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour, pour stopper le plongeon des prix. L' «alliance» Opep-non Opep procédera ensuite à une coupe de 7,7 millions b/j à partir du 1er août, jusqu'à fin décembre 2020, avant d'opter, le 1er avril dernier, pour la prudence et de n'ouvrir que progressivement ses vannes. Elle mettra 350000 barils par jour supplémentaires sur le marché, en mai et juin, puis 441000 barils en juillet. Une initiative qui contribuera à hisser les prix du pétrole à leur niveau d'octobre 2018.Plus de 76 dollars pour le Brent, référence du pétrole algérien.