Le gouvernement procédera, très prochainement, à la création d'un Commissariat national du littoral «afin de veiller à l'application de la politique nationale de protection et de valorisation du littoral». Cette nouvelle structure sera, selon le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M.Cherif Rahmani, sous la tutelle du Chef du gouvernement, M.Ali Benflis. C'est hier que le Conseil de la nation a soumis à l'adoption le texte de loi portant protection du littoral. La présentation et le débat sur ce texte ont eu lieu au Sénat durant le week-end. Le représentant du gouvernement a plaidé, une heure durant, pour que les sénateurs votent la loi. Car «notre littoral qui s'étend sur 1.200 km est en constante détérioration... à cause de l'homme», dira M.Rahmani. La mise en oeuvre du texte en question est, aux yeux du ministre, indispensable puisque «elle intervient en application de la loi sur l'aménagement du territoire» récemment adoptée. Après avoir rappelé que le littoral n'a jamais «fait l'objet d'une législation particulière et encore moins d'une enveloppe financière» à même de le protéger, le ministre a fait un diagnostic peu reluisant de la situation que vit la zone côtière du pays. Trois facteurs ont concouru à détériorer les rivages, dira M.Rahmani. Il s'agit «des constructions anarchiques, de la concentration industrielle et de l'affluence touristique» ce qui a généré «un déséquilibre écologique qui met en danger les régions côtières». A titre d'exemple, près de 5.400 unités industrielles sont implantées sur un périmètre de 50km, a déploré le ministre «ce qui provoque une forte pollution de la mer et un envasement de 20 millions de mètres cubes». D'autres facteurs, non moins néfastes, ont également contribué à délabrer les côtes comme «les cours d'eau (El-Harrach, Seybousse et Mazafran), le vol du sable (10 millions de mètres cubes en 1997) et le phénomène de la sécheresse», soutient M.Rahmani. Au cours du débat qui s'en est suivi, les sénateurs ont évoqué carrément «un type de crimes contre l'humanité et contre la nature» que le département de Chérif Rahmani (et l'Etat dans sa globalité) doit combattre. Pour l'un des membres du Conseil de la nation, il était temps que «les différents services de l'Etat agissent en coordination pour la protection des côtes algériennes». Le ministre a expliqué que le texte de loi prévoit des sanctions contre les personnes physiques et morales qui porteront atteinte au littoral. Les institutions judiciaires et les services d'inspection se chargeront de cette tâche, a-t-il précisé. Ce dernier a fait savoir aussi qu'une enveloppe de 1,2 milliard de centimes a été allouée par le gouvernement «pour la protection et l'assainissement du littoral». Par ailleurs, il a été indiqué qu'une politique d'urbanisme orientée vers l'intérieur du pays sera d'un grand appui à la mise en oeuvre du texte de loi en question. A ce propos, l'occupation du littoral doit être stabilisée à hauteur de 25 millions d'habitants, vers 2010, dira M.Cherif Rahmani.