L'association culturelle Tussna organise les 24, 25 et 26 mai à Tizi Ouzou, Aïn El Hammam et Mekla, un hommage au grand écrivain et journaliste Tahar Djaout, assassiné le 26 mai 1993. Ainsi, les mercredi 24 et jeudi 25 mai, sont prévus, outre une exposition, une conférence et des témoignages ainsi qu'un montage poétique avec en sus la présentation des nouvelles Les rets de l'oiseleur. Le vendredi 26 mai, un recueillement est prévu à Oulkhou sur la tombe du grand disparu. Tahar Djaout publie son premier recueil de poèmes Solstice Barbelé en 1975 au Canada chez Naaman. Dès ce premier recueil, on sent poindre le génie de l'homme qui sait ciseler le verbe et envoyer adroitement les mots qui, telles des flèches, vont atteindre leur but. Le ciseleur du verbe donne un aperçu dès les premières strophes de Solstice Barbelé en écrivant: «Colère que saupoudre le soleil criblé / S'égouttant en traits gluants/Subsiste/ Mon poème!» En 1978, Djaout publie, à compte d'auteur, un second recueil de poèmes L'arche à vau l'eau ; ces poèmes étaient écrits entre 1971 et 1973. En 1980 et 1982, une édition restreinte nous lègue Insulaire et Cie et L'oiseau minéral. En 1981, il publie le roman L'exproprié, une oeuvre en prose mais qui a encore tout du poème tellement le verbe est beau et chargé de sens poétique. D'ailleurs, Djaout, lui-même, l'apprécie comme étant une somme de réflexions gravées comme des cicatrices. Ensuite suit Les rets de l'oiseleur, édité à Alger ; c'est un recueil de nouvelles dont les textes furent écrits en 1973 et 1977. A Paris, il édite Les chercheurs d'os. Tahar Djaout fait paraître en 1978 l'histoire des Almoravides avec L'invention du désert. Cette histoire qu'il raconte sans tomber dans l'hagiographie, il l'explique «surtout à travers les hommes qui la détruisent : en premier lieu Ibn Toumert, ce théologien au destin mirifique ». Djaout, qui, à l'ouverture démocratique, entre dans la presse indépendante avec l'hebdomadaire Ruptures, un hebdomadaire de haute tenue et qui a essayé d'intéresser le lectorat à autre chose que la politique spectacle. L'association Tussna s'est montrée fidèle à la mémoire de ce grand homme et, à travers lui, rend un hommage à tous ces enfants d'Algérie assassinés par les hordes assassines!