Ils utilisent des femmes et des enfants comme boucliers, ce qui a contraint les services de sécurité à retarder l'assaut. Dix terroristes ont été abattus, hier matin, lors d'un assaut effectué par les forces armées, au lieu-dit Seddat, dans la région de Chekfa (Jijel) où le commandement de la 5e Région militaire a lancé un raid contre 30 à 50 terroristes, selon les sources, terrés dans les caches. Au cours de la même opération, un terroriste présent au maquis depuis 1994, s'est rendu aux autorités militaires, muni d'un fusil kalachinkov, 3 grenades et une importante quantité de munitions. Cette opération militaire a ciblé des terroristes qui activent au sein de katibet J'bad El-Rahmane affiliée à l'organisation criminelle du Gspc qui regroupe plusieurs chefs (émirs) terroristes. Dans leur progression, les militaires chargés de l'opération ont réussi à récupérer trois AK47, deux Seminov et une importante quantité de munitions, à l'intérieur d'une cache qui semble avoir été hâtivement désertée par ses occupants pour échapper au raid des services de sécurité. Cette cache ou plutôt casemate mesure 1000 mètres. Des sources sûres précisent que les éléments de l'ANP chargés de l'opération continuent à progresser avec une extrême prudence et en éventail. Cette forme de prudence découle de l'éventuel dépôt de bombes sur le passage des militaires que ces derniers comptent éviter, en déployant des brigades canines et des artificiers. Les mêmes sources ajoutent que les terroristes utilisent des femmes et des enfants comme boucliers, un acte lâche , qui a contraint les services de sécurité à retarder l'assaut à chaque fois, dans le but de préserver la vie de ces innocents. Les mêmes sources précisent également que les criminels refusent toute reddition malgré les injonctions des services de sécurité et ce, depuis le début de l'opération de ratissage déclenchée il y a quelques jours. Ces terroristes, qui ont à leur actif des crimes impardonnables par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, prônée par le président de la République et approuvée par le peuple lors du vote du 29 septembre 2005, déclinent même des pourparlers ou refusent de libérer les femmes et les enfants tenus en otages. Il y a lieu de souligner que cette opération est l'une des plus importantes qui s'inscrivent dans l'histoire de la lutte antiterroriste, après celle des monts des Babors dans la wilaya de Sétif (celle-ci s'est soldée par la neutralisation de 29 terroristes avec femmes et enfants qui ont été jugés par le tribunal de Constantine), puis celle de Béjaïa, qui a abouti à l'anéantissement du tristement célèbre Sahraoui, ex-émir national du Gspc. Dans l'opération actuellement menée à Jijel, les forces armées ont adopté la stratégie de l'échange de renseignements entre les services de sécurité tous corps confondus. C'est peut-être là la dernière opération, puisqu'on croit savoir que ce sont les derniers irréductibles dans ces maquis, ayant servi dans le passé à l'AIS, quelque peu au GIA et ensuite au Gspc. Le groupe est complètement encerclé par les hommes d'élite de l'ANP. Un périmètre de plusieurs kilomètres a été hermétiquement fermé pour empêcher la fuite des renégats. Des barrages fixes de la Gendarmerie nationale ont été installés sur tous les accès pouvant mener à Sedat et à Chekfa. Des parachutistes, comme forces héliportées, ont été mobilisés. Nos sources ont indiqué que des renseignements recueillis auprès des habitants et des repentis ont permis d'orienter les recherches et organiser le raid contre les criminels. Cette opération rigoureusement étudiée selon un plan d'attaque des plus stratégiques, devrait ne laisser aucune chance aux terroristes. Elle vient répondre aux instructions du général-major de l'Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, lui-même, qui avait effectué une visite dans cette région le 27 avril dernier. Les militaires ont convergé depuis Chekfa jusqu'à Seddat, là où ont été lâchement assassinés 11 militaires au cours du mois de Ramdhan passé, appuyés par des hélicoptères de combat MI25 et MI20. La stratégie adoptée a permis de localiser avec une grande précision le groupe des terroristes. On croit savoir que les militaires auraient eu recours aux FM lance-grenades et aux RPG, après avoir cependant libéré les femmes et les enfants. Les services de sécurité chargés de cette opération ont été dotés de moyens de vision nocturne et d'armement sophistiqué à l'artillerie de campagne, un matériel de détection qui a d'ailleurs permis d'ouvrir le passage à la casemate à l'aide d'explosifs. Avec cette opération il y a l'espoir de voir disparaître, 8 mois après la promulgation de la loi pour la paix et la réconciliation nationale, ce fléau. Pour cela, les services de la lutte antisubversive croient en l'expérience acquise en 15 ans et celle probablement héritée des anciens combattants de la guerre de Libération, qui participent eux-mêmes à cette opération, vu leur connaissance parfaite des lieux. Après 10 ans d'isolement, l'Algérie est aujourd'hui sollicitée par des Etats puissants, pour la formation de groupes d'intervention spécialisés dans la lutte antiterroriste.