Abderrachid Tebbi est le nouveau visage de la justice algérienne. Nommé à la tête de ce secteur dans le nouveau gouvernement de Aïmene Benabderrahmane, Abderrachid Tebbi, qui succède à Belkacem Zeghmati, a pris, jeudi, ses nouvelles fonctions. Le nouveau garde des Sceaux a, dans son allocution, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, exprimé toute sa reconnaissance au président de la République pour «la confiance placée en sa personne» et s'est engagé à ne ménager aucun effort pour être à la hauteur de cette confiance et apporter «un plus à ce secteur sensible». Conscient que ce poste représente «une lourde responsabilité, Abderrachid Tebbi, qui était premier président de la Cour suprême, a insisté sur l'importance de répondre aux aspirations des citoyens à une justice indépendante et neutre. Pour atteindre cet objectif, le nouveau ministre de la Justice annonce la mise en place d'une feuille de route qui s'axera, principalement, sur l'élaboration de nouveaux textes juridiques adaptés au dernier amendement constitutionnel, notamment en ce qui concerne le Statut de la magistrature, la loi organique fixant la composition et le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), les lois organiques relatives au fonctionnement de la Cour suprême et ses compétences, ainsi qu'une déontologie de la profession. «La restitution d'avoirs issus des crimes de corruption constituera un autre défi à relever, et ce, à travers le recours à toutes les voies possibles pour le recouvrement des deniers publics détournés» a également, souligné Abderrachid Tebbi. Pour sa part, Belkacem Zeghmati, avant de remettre les clés du département à son successeur, a présenté, en quelques phrases, son bilan. Il a commencé par rappeler la situation dans laquelle se trouvait l'Algérie en juillet 2019, un pays où les «institutions de l'Etat étaient quasi-inexistantes». «J'ai pris cette responsabilité dans des conditions très difficiles», a rappelé le désormais ex-ministre de la Justice, à ceux qui ont la «mémoire courte». «En 2019, on avait des difficultés à trouver des hommes qui acceptaient des responsabilités (...) Quand il a été fait appel à nous, nous avons accepté, affronté la réalité et relevé le défi», s'est-il vanté. Belkacem Zeghmati, dont le règne a été marqué par les grands procès anti-corruption, les larges incarcérations, les grèves des magistrats et les protestations des avocats, quitte le ministère de la Justice avec le sentiment du devoir accompli. «Aujourd'hui, l'Algérie est arrivée à bon port.»