Pas moins de 27 personnes ont perdu la vie dans deux accidents de la circulation, espacés de quelques minutes seulement. Un double drame qui a eu pour théâtre les wilayas de Constantine et de Bordj Badji Mokhtar. Cela fait plusieurs années que l'on n'a pas enregistré un nombre aussi élevé de victimes, en quelques heures. Ne fallait-il pas s'y attendre, en ces temps de vacances où les bus circulent plus que d'habitude? Il serait injuste d'évoquer la fatalité, lorsque autant de personnes trouvent la mort dans des circonstances quelque peu évitables. L'excès de vitesse, la formation insuffisante des chauffeurs de poids lourds et de véhicules de transport de voyageurs, l'absence de chrono-tachygraphes... Bref, l'ensemble des facteurs relève de l'humain. En attendant de voir une prise de conscience collective pour n'avoir plus à subir ces accidents aussi stupides que meurtriers, c'est la consternation à Constantine. L'accident était d'une rare violence. Il s'est produit dans la soirée de vendredi soir. Bilan trop lourd. 18 morts et 11 blessés, selon le dernier communiqué de la Gendarmerie nationale et les services de la Protection civile. Le drame a eu lieu sur la Route nationale numéro 27, au lieudit Oued Ouarzeg, à Béni Hmiden, reliant Constantine à Jijel. Selon les premiers éléments de l'enquête, c'est une collision entre un camion à semi-remorque et un bus de transport de voyageurs qui est à l'origine de cette tragédie. Il faut reconnaître que les camions semi-remorque causent énormément d'accidents, souvent suite à la mauvaise formation des conducteurs. Le nombre d'accidents témoigne des drames occasionnés par ce poids lourd, mais aussi les routes trop étroites et des virages dangereux, néanmoins les forces de la Gendarmerie nationale ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de cette catastrophe. Les services de la Protection civile ont transmis à notre rédaction un communiqué, où il est indiqué que ses éléments sont intervenus vers 19 h 45. Mobilisant des moyens importants, les éléments de la Protection civile ont dû fournir des efforts surhumains pour secourir les victimes et les transporter au Centre hospitalo-universitaire Ben Badis. De leur côté, les forces de la Gendarmerie nationale, qui ne manqueront pas d'intervenir soulignent dans leur communiqué, que le nombre de victimes n'a pas cessé de s'alourdir, indiquant dans le dernier, reçu hier matin vers 8 h 20 que le nombre de décès est de 18 dont un homme, 11 femmes et six enfants, alors que 11 autres blessés reçoivent toujours des soins. Dans cet accident qui a secoué les Constantinois un homme a perdu son épouse et ses deux enfants dont la fille qui vient de décrocher son master et préparait son mariage. C'est avec beaucoup de chagrin qu'il a témoigné devant les journalistes, ne pouvant retenir ses larmes. Il a perdu également un petit-fils, de moins de deux ans et deux belles-soeurs. Un autre a perdu son épouse, ses petits-fils et filles, ses belles-soeurs, ses neveux et ses nièces. Trop de malheur pour décrire l'état dans lequel sont les proches des victimes. Les mots demeurent impuissants et insignifiants, face au gigantesque drame pour ces deux hommes. Constantine ne sera pas la seule ville qui aura vécu ce malheur. Neuf autres personnes ont perdu la vie dans un accident, entre Reggane et Bordj Badji Mokhtar. Le drame s'est produit vers 21 h, dans la même soirée. Les victimes ont été calcinées, du fait du déclenchement d'un incendie dans les véhicules impliqués dans l'accident. Selon la Gendarmerie nationale, un blessé a été également déploré, l'accident a eu lieu au niveau de le Route nationale n° 6 reliant Reggane et la wilaya de Bordj Badji Mokhtar lorsqu'un camion à semi-remorque a percuté un véhicule 4×4. En tout, l'Algérie aura perdu 27 de ses citoyens dans deux accidents de la circulation quasi instantanés. L'heure est au deuil pour les nombreuses familles. Mais ces deux graves accidents doivent interpeller les consciences pour faire de nos routes des axes de communication et pas de mouroirs. Classés parmi les pays les plus accidentogènes de la planète, l'Algérie doit mobiliser beaucoup plus de moyens pour réduire un tant soit peu la mortalité routière, à défaut de l'éradiquer. D'autres nations ont eu de bons résultats. Il n'y a pas de raison pour que l'Algérie n'en obtienne pas.