Dans le but de faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, hier, à Alger la conclusion d'un accord pour la réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Niger. Une annonce faite lors d'un point de presse conjoint avec le président nigérien, Mohamed Bazoum. «Les deux pays avaient convenu de l'ouverture de la frontière pour l'exportation des produits algériens vers le Niger et l'importation des produits nigériens», a fait savoir, dans ce cadre, le président Tebboune. Cette frontière avait été fermée en mars 2020, dès la confirmation des premiers cas de coronavirus en Algérie. La mesure visait à freiner la propagation du virus sur le territoire national. Le président nigérien Mohamed Bazoum se trouve en Algérie depuis deux jours, à la tête d'une forte délégation, pour s'entretenir sur des questions de paix, de sécurité et de développement au Sahel avec le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune. À cet égard, il y a lieu de relever une «totale convergence» des deux pays sur l'ensemble des points évoqués par la partie nigérienne en faveur du «renforcement de la coopération dans tous les domaines, notamment l'hydraulique, le pétrole et les échanges commerciaux», a précisé Abdelmadjid Tebboune, qui a mis en exergue la nécessité d'une «politique claire» concernant les Nigériens travaillant en Algérie dans divers secteurs. Ces entretiens ont porté sur le développement socio-économique au niveau des régions frontalières, les questions liées à la sécurité et à la circulation des personnes, notamment la sécurisation des zones frontalières, le renforcement des relations entre les services de sécurité des deux pays, le renforcement de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, la facilitation de la circulation des personnes et des biens dans le cadre légal et de prévenir l'immigration clandestine. La zone frontalière, longue de plusieurs centaines de kilomètres, entre les deux pays constitue un pont pour la promotion de l'amitié, de la fraternité, de la coopération et de la complémentarité, en dépit des contraintes sécuritaires multiples, dues essentiellement à la présence de groupes terroristes qui s'alimentent des fléaux connexes dont, en particulier le narcotrafic, notamment depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi en Libye. Concernant, justement, le domaine de la coopération sécuritaire, Abdelmadjid Tebboune a fait état d'un «total accord» entre les deux pays en la matière, soulignant l'approbation de toutes les propositions de la partie nigérienne, notamment s'agissant de la formation, d'autant que Niamey s'apprête à accueillir la base de Takuba, la nouvelle task force internationnale chargée de prendre le relais de Barkhane face aux djihadistes sahéliens. Depuis 2015 et la signature des accords d'Alger pour tenter de résoudre le conflit malien, le président Abdelmajdid Tebboune a toujours refusé d'intervenir militairement au Sahel, mais il a récemment affirmé que l'Algérie ne laissera jamais sa frontière Sud devenir un «sanctuaire pour les djihadistes». À l'instar de plusieurs pays du Sahel, le Niger fait face au terrorisme et à la criminalité transfrontalière organisée.