Les propos tenus, lors du débat général de la réunion ministérielle du Mouvement des Non-Alignés, par l'ambassadeur permanent du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, ont provoqué la colère du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger Ramtane Lamamra. Pour les médias algériens, aucun doute n'est permis. Une menace de guerre à peine voilée. Un aveu d'ingérence. Une offensive qui n'a suscité aucune réaction officielle de Rabat pour le moment. Le Makhzen se fait tout petit. Normal, toute réaction à chaud du gouvernement marocain, qui s'est laissé emporter plus par les émotions que par la raison, servirait les intérêts de l'Algérie. Aussi tente-t-il de se donner le temps de réflexion afin de distraire l'attention de l'opinion marocaine, lassée de la mainmise du roitelet sur les richesses du Sahara occidental. Pour ce faire, le Makhzen a actionné ses relais médiatiques pour remuer le couteau dans la plaie, en reprenant les propos du représentant du Makhzen à l'ONU. Sous le titre «L'Algérie, l'incurable voisin», le site atlasinfo.fr tente d'entretenir la réaction pathologique qu'entretient le Makhzen avec son voisin algérien. Se regardant dans un miroir, l'auteur du pamphlet relève que «de l'obsession maladive à la tentation suicidaire, rien dans le vocabulaire des psychopathes n'a été épargné à cette vision algérienne des rapports de force avec son voisin marocain». De son côté, le site yabiladi.ma, sous le titre « Alger vent debout contre le soutien du Maroc à l'autodétermination du peuple kabyle», tente de rajouter une couche en prenant la défense du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) et du mouvement islamiste Rachad, pourtant classé par l'Algérie en tant qu'organisation terroriste. Tandis que le site bladi.net, sous le titre « L'Algérie répond au Maroc: une menace de guerre à peine voilée» s'est contenté de traiter le communiqué du ministères algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger qui a relevé dans sa déclaration que «l'Algérie, République souveraine et indivisible, est en droit d'attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d'une gravité extrême». En attendant, la diplomatie marocaine pérore sans fin.