Le cafouillage dans l'affaire des événements de l'hôpital de Skikda et celle des fictives kheimate installées au stade du 5-Juillet à Alger illustre, on ne peut mieux, l'inconsistance de la gestion des responsables de la santé, face à cette nouvelle crise majeure. Du jamais-vu. D'abord, l'affaire de la direction de la santé de la wilaya de Skikda, qui vient de démentir un communiqué, qu'elle a publié sur sa propre page Facebook, vendredi matin. Un communiqué, qui fait état du décès de patients des suites du manque d'oxygène. «Nous avons le regret d'annoncer à l'opinion publique, que l'incident de la nuit d'hier, qui s'est illustré par l'épuisement du réservoir d'oxygène de l'hôpital (Les frères Saâd Guermeche), s'est accompagné, malheureusement, par le décès de malades, dont l'état était très détérioré, selon les rapports et les enquêtes médicales qui nous sont parvenus», note le communiqué, qui précise, par ailleurs, «il y a lieu de préciser que les patients, qui avaient besoin d'oxygène médical, étaient reliés au générateur de l'hôpital, sauf que le débit et la capacité de ce dernier, n'étaient pas en mesure de satisfaire les besoins des nom-breux patients, qui se trouvaient dans des situations critiques», conclut le communiqué de la DSP, paru sur sa propre page Facebook. Sautant d'une version à une autre, la même DSP dément catégoriquement, quelques heures après, sur sa même page, son propre communiqué. Elle attribue, même, son premier communiqué à une manipulation des réseaux sociaux, et que «nous allons faire face aux auteurs de ces mensonges». «Les décès enregistrés étaient des malades se trouvant dans des situations très critiques depuis plusieurs jours, selon les rapports médicaux, et ne sont pas liés à l'épuisement du réservoir d'oxygène», note encore le deuxième communiqué. Une véritable mascarade. Mais, il ne sert à rien de travestir la réalité dans de pareilles conditions. La deuxième affaire est celle ayant trait à la mise en place de chapiteaux, pour la prise en charge de malades atteints de la Covid-19 et présentant des insuffisances respiratoires. Il aura fallu plus de deux jours au ministère de la Santé, pour réagir à cette fausse information, qui a fait le tour des réseaux sociaux et même des rédactions de la presse nationale. En guise de réponse, le ministère de la Santé publie une page facebook sur les dangers des fake news. Nous sommes ici en face, d'abord, d'une gestion anachronique du volet relatif à la gestion sanitaire, médicale et logistique de cette crise foudroyante, ensuite, d'une défaillance flagrante en matière de stratégie de communication face aux répercussions excessives et accélérées de cette pandémie. Au final, une gestion anachronique de la pandémie, qui fait ressortir les défaillances du système de la santé en Algérie.