En juillet 2020, il y a une année, lorsque l'Algérie était confrontée à la première vague de la pandémie de Covid-19 et faisait face à un manque terrible en oxygène dans les hôpitaux, indispensable dans le traitement de la maladie, le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Rafik Benbahmed, avait réuni les producteurs de gaz industriel dans le pays et leur avait demandé de conjuguer leurs efforts pour répondre aux besoins que nécessitait la situation de crise. Linde gaz, société germano-algérienne, Calgaz société algérienne et Air Liquide entreprise française opérant en Algérie avaient alors joint leurs capacités de production pour fournir environ 300 000 litres d'oxygène liquide distribuées à 240 hôpitaux sur le territoire national. La formule a fonctionné pendant longtemps avant que l'intérêt mercantile l'emporte. Comme les capacités de productions de Linde gaz et d'Air Liquide étaient limitées et loin de répondre à l'urgence sanitaire nationale, c'est Calgaz, une entreprise privée algérienne qui approvisionnait pour un temps les établissements hospitaliers à titre gracieux avant de fournir l'oxygène aux deux multinationales qui avaient le monopole du marché national et des contrats avec les hôpitaux algériens. Qu'à cela ne tienne. Ce sont ces trois sociétés qui détiennent l'Autorisation de mise sur le marché (AMM) du produit en question. Mais au moment où la troisième vague de la pandémie frappe l'Algérie, avec ce qu'elle implique comme forte demande sur l'oxygène médical, des sources dignes de foi révèlent à El Watan qu'un opérateur, Linde Gaz Algérie, pour des raisons qu'on ignore encore, a préféré acquérir «l'oxygène produit par l'industrie sidérurgique à moindre prix et le revendre à des hôpitaux au prix fort». Tosyali, le géant de l'acier, qui produit de l'oxygène, dans son complexe à Arzew, pour couvrir ses propres besoins, est selon nos sources, le nouveau fournisseur de la société germano-algérienne. Le produit en question répond-il aux normes pour l'administrer aux patients algériens ? Des experts trouvent anormal que l'oxygène produit par l'industrie sidérurgique soit utilisé par le secteur médical en particulier. Qu'attend l'Etat pour mettre fin à cette pratique qui montre au grand jour les «défaillances des producteurs d'oxygène en relation contractuelle avec le secteur de la santé ? La qualité de leur oxygène médical est-elle soumise au contrôle de la Qualité pour la préservation de la santé du citoyen ? Advertisements