A l'ordre du jour de la rencontre du gouvernement, présidé, ce samedi, par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, les problèmes majeurs du secteur de l'Industrie ont été largement débattus, introduisant de nouvelles données, émanant de la série de concertations effectuées par le ministre de l'Industrie Ahmed Zeghdar, avec les grands groupes industriels du pays. Mettant en exergue l'importance de la relance industrielle, le ministre a tenu à exposer les principales actions à mener dans l'urgence, pour mettre en place de nouveaux mécanismes de gestion et de production. Axant sa communication sur «les principales mesures à caractère urgent identifiées par le secteur de l'industrie, dont la mise en oeuvre permettra la levée des blocages qui entravent le fonctionnement de l'économie et boostera l'investissement productif». Il faut dire que ce premier tour de concertation a été d'une importance capitale pour la suite des actions, dans la mesure, où une assise de discussion et de dialogue est désormais installée et permettra de rompre d'abord le discours de sourds qui existait entre les opérateurs et l'Etat, et de contribuer à cerner les besoins de l'économie nationale en temps réel, et tenant compte du volume de retard occasionné par les anciennes pratiques et gouvernances. Chose qui ne pourra se réaliser sans une profonde action d'assainissement et de réforme du secteur. à cet effet, le ministre a relevé cinq axes stratégiques, pour mener à bien cette tâche, en l'occurrence préservation de l'outil de production, le développement de l'intégration locale, le ciblage des activités à soutenir dans le cadre de la relance de l'investissement, l'inclusion de l'économie industrielle privée, l' amélioration de la gouvernance des entreprises économiques nationales». Des axes semblent avoir subi le poids de l'inertie durant les dernières décennies, en ne faisant que figurer dans les grandes feuilles de route, mais sans traces sur le terrain. Cassées par l'appétit vorace de l'oligarchie, il ne reste de ces orientations stratégiques que l'effet d'annonce et l'amer constat de l'échec de la gestion d'un secteur clé de l'économie nationale. A cet effet, le ministre est longuement revenu sur la nécessité de «libérer l'acte d'investir, la dématérialisation des procédures administratives, engager une profonde réforme fiscale visant à simplifier l'environnement fiscal de l'entreprise, poursuivre le dialogue public-privé, redéfinir le rôle de la banque en tant qu'accompagnateur et conseiller de l'entreprise et dépénaliser l'acte de gestion». Devant l'absence d'autant de paramètres de gestion et de faisabilité, on se demande comment l'économie nationale a pu tenir debout toutes ces années? Et comment, après le passage dévastateur de la «Issaba», il y a encore espoir de remettre l'économie nationale sur les rails de la croissance et du développement? Selon un bon nombre d'observateurs, il va sans dire que l'Algérie détient d'énormes capacités pour rebondir, sous condition de réformes et de sacralisation des principes de contrôle et d'obligation de résultats. Facteurs essentiels pour valoriser les taux d'avancement, d'amélioration et de suivi des politiques publiques dans l'application du plan de relance économique. Par ailleurs, et dans l'optique de mettre en place les moyens conséquents pour la concrétisation de ses orientations, le Premier ministre, ministre des Finances a instruit le ministre de l'Industrie de procéder à «un recensement exhaustif des occupations des zones industrielles et des zones d'activités pour procéder à l'assainissement des situations qui n'ont pas été concrétisées par la réalisation des projets pour lesquels elles ont fait l'objet d'affectation».