Belabed prend les devants! Le ministre de l'Education nationale prépare, déjà, sa «première» rentrée scolaire. Dimanche dernier, il a réuni les cadres centraux de son secteur afin de mettre en place un plan spécial pour que le retour aux classes ait lieu dans de bonnes conditions, le 7 septembre prochain. L'accent a été bien évidemment mis sur les mesures à prendre afin d'éviter que les écoles ne se transforment en «clusters» de Covid-19. Le ministre a dans ce sens, instruit les cadres de son secteur à entamer, dans les plus brefs délais, l'opération de désinfection et de nettoyage des établissements d'éducation. Il a notamment insisté sur les classes, les couloirs, les sanitaires et les structures de santé scolaires. Mais est-ce possible de le faire actuellement sachant que bon nombre d'établissements scolaires ont été transformés en centres de vaccination? Le même constat peut être fait sur l'autre doléance du ministre concernant l'aménagement des établissements d'éducation durant les vacances d'été. Surtout que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane vient de demander à tous les secteurs, particulièrement celui de l'éducation, de mobiliser tous les moyens possibles pour accélérer l'opération de vaccination. Le ministre lui-même a exhorté les cadres de son département ministériel a «presser» le pas de la vaccination. Il a demandé d'entamer la vaccination des corps enseignants et administratifs et de tous les personnels du secteur avant la prochaine rentrée scolaire. Il y a là comme une petite contradiction. Cela même si l'anticipation est un bon point à mettre dans l'escarcelle de Abdelhakim Belabed. Néanmoins, la terrible troisième vague de Covid-19 qu'est en train de traverser le pays a redéfini le sens des priorités. D'ailleurs, certaines voix se sont élevées pour réclamer le décalage de la prochaine rentrée au vu des conditions épidémiologiques actuelles. Des syndicats ont même demandé le report de la reprise des cours, au moins jusqu'à ce qu'une bonne partie du personnel éducatif soit complément vacciné, avec les deux doses. De plus, ils craignent une dégradation des conditions sanitaires dans le pays d'ici le mois prochain. Le ministère de l'Education nationale a-t-il pris en considération cette éventualité? Y a-t-il un plan B? Il semblerait pour le moment que Belabed tient coûte que coûte à ce que la reprise se fasse dans les délais. L'expérience réussie de la double vacation le laisse confiant. Elle a permis à l'année écoulée de se dérouler dans de bonnes conditions, sans qu'il n'y ait de «pandémie» dans les écoles. Cela alors que beaucoup de spécialistes prédisaient une véritable catastrophe. Le protocole sanitaire mis en place et la réduction du nombre d'élèves par classe les auront fait mentir. Cependant, avec le variant Delta, sa forte propagation et le fait qu'il touche de plus en plus d'enfants, les choses risquent de se compliquer. Il est donc impératif d'éviter le pire en prévoyant toutes les possibilités. Les «erreurs» de l'an dernier doivent-elles être définies, analysées pour ne pas être répétées? Comme cela semble être le cas avec «l'équité» dans l'encadrement pédagogique pour tous les groupes éducatifs au niveau de tous les établissements à travers le pays. Soulevé durant l'année par le personnel éducatif, ce problème a été évoqué par le ministre lors de cette rencontre avec les responsables de son secteur. Il a demandé qu'un plan de charge minutieux soit fait pour éviter de retomber dans ces travers. L'objectif était: une rentrée scolaire normale. C'est en tout cas tout le mal que l'on souhaite...