Alger, la Mecque de la diplomatie africaine? La question est posée, mais au vu des coups de fil échangés par le ministre des Affaires étrangères après sa tournée continentale, qui l'a conduit de Tunis au Caire en passant par Addis-Abeba et Khartoum, c'est un statut que la capitale algérienne n'aura sans doute pas usurpé. Il est dû à un des plus fins diplomates que l'Algérie a enfantés, à celui qui a repris son bâton de pèlerin pour aplanir des différends, solutionner des crises qui minent la région, avec comme slogan au front, sa formule: «L'Algérie est un pays exportateur net, de paix» qui caractérise la diplomatie algérienne. Le redéploiement qu'elle a connu ces derniers jours, en se plaçant au coeur du conflit opposant le Caire et Khartoum à Addis-Abeba, à cause du remplissage du Grand barrage de la Renaissance,construit par l'Ethiopie en amont du Nil, son apport à la relative stabilité retrouvée par la Libye, à celle à laquelle aspire la Tunisie et la région sahélo-sahélienne, confirment que sa voix est non seulement précieuse mais recherchée, pour apaiser les tensions qui secouent le continent en particulier. La preuve? Le téléphone a retenti de Tripoli à Riyadh en passant par N'Djamena, Niamey et Doha, à peine le périple africain du chef de la diplomatie algérienne achevé. Qui était au bout du fil? «J'ai reçu un appel téléphonique de félicitations de mon homologue et soeur Nadjla El-Mangoush, ministre des Affaires étrangères de Libye, pays frère, lors duquel nous avons exprimé notre satisfaction des relations bilatérales fraternelles», a écrit mardi dernier, Ramtane Lamamra sur son compte Twitter. «Nous avons également échangé les vues sur les perspectives de règlement pacifique de la crise en Libye à même de concrétiser les aspirations du peuple libyen et de préserver l'indépendance et l'unité territoriale de la Libye», a-t-il ajouté. Puis, il a enchaîne: «J'ai eu un entretien téléphonique avec mon homologue et frère Chérif Mahamat Zene, ministre des Affaires étrangères de la République du Tchad, lors duquel nous avons évoqué plusieurs questions notamment les relations bilatérales, la situation dans notre voisinage commun et les voies de promotion de solutions politiques et pacifiques aux crises compromettant la stabilité dans la région», a-t-il indiqué le même jour, dans un tweet. «J'étais ravi d'avoir reçu un appel téléphonique de Son Excellence sheikh Mohammed Bin Abdulrahman Bin Jassim Al Thani, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar frère, pour me présenter ses félicitations. Cette communication a été l'occasion pour saluer le niveau privilégié des relations de fraternité et de coopération entre les deux pays, ainsi que la concertation autour des questions d'intérêt commun posées sur la scène arabe», annoncera-t-il, le 3 août, sur le même réseau social. Il fera part, dans la foulée d'un entretien téléphonique avec son homologue, Hassoumi Massoudou, ministre des Affaires étrangères du Niger lors duquel ils ont passé en revue les derniers développements dans la région, notamment en ce qui concerne «la crise libyenne et les voies et moyens à même de renforcer le rôle des pays voisins de la Libye en vue de son accompagnement pour l'aboutissement à une solution inclusive et pacifique, loin de toutes formes d'ingérence», écrira le successeur de Sabri Boukadoum sur son compte Twitter. Une série de communications qui sera close par l'appel téléphonique reçu de son homologue saoudien, Son Altesse l'Emir Fayçal Ben Farhane Ben Abdallah Al-Saoud. Les relations exceptionnelles et les liens historiques ancrés liant l'Algérie au Royaume d'Arabie saoudite ont été évoquées entre les deux hommes. «Nous avons également procédé à un échange de vues sur les derniers développements dans la région et les perspectives de renforcement de l'action commune sur la scène arabe et musulmane», a fait savoir Ramtane Lamamra sur Twitter.