C'est le branle-bas de combat. Après avoir subi de plein fouet la meurtrière troisième vague du terrible variant delta du Sars-Cov-2, l'Algérie organise la riposte pour tenter d'endiguer cet assaut dévastateur. Le combat sera long et la bataille très rude, car il faut faire face à un ennemi, tueur invisible qui, de surcroît, possède une terrible capacité de muter qui décuple sa ravageuse force de frappe qui terrasse des vies humaines, avec une rapidité foudroyante. Le seul moyen qui finira par le réduire, à défaut d'avoir raison de lui, réside dans une vaccination massive et disposer des moyens pour le réaliser. L'Etat vient, à cet effet, de débloquer plus de 25 milliards de dinars qui seront consacrés à l'achat de vaccins anti-Covid-19. «Il est ouvert, sur 2021, un crédit de 25.138.125.000 dinars, imputable au budget de fonctionnement du ministère de la Santé, au chapitre n°44-07: contribution exceptionnelle à l'institut Pasteur d'Algérie (IPA) au titre de l'achat pour compte de l'Etat, du vaccin anti-Covid-19», indique le décret présidentiel 21-297, signé, le 22 juillet, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant transfert de crédits au budget de fonctionnement du ministère de la Santé, publié au Journal officiel (JO) n°59. 9 200 000 doses seront acquises durant le mois en cours, en sus de 5 autres millions de doses qui doivent être réceptionnées en septembre. L'argent est le nerf de la guerre. Les pouvoirs publics n'ont donc pas lésiné sur les moyens, car il s'agit de vies humaines à sauver, à préserver. La guerre sera totale. Elle ne se gagnera pas non plus par un simple geste de vaccination. La garde ne doit pas baisser. Cette opération doit impérativement être accompagnée par le respect des gestes barrières, de distanciation sociale, le port du masque, notamment en milieu clos, une hygiène stricte des mains et l'utilisation de gel hydro-alcoolique. Le durcissement du confinement dans 37 wilayas, l'interdiction des plages, de la célébration des fêtes familiales (mariages, circoncisions...), des transports, durant les week-ends, la fermeture de certains marchés... sont partie de cette panoplie de mesures qui indiquent que la guerre sera totale. Il reste à veiller à leur stricte application, à verbaliser sans état d'âme ceux qui les transgressent et qui doivent savoir qu'en agissant ainsi, ils jouent dans le camp de la Covid-19, du tueur en série dont ils se font les alliés. Il faut souligner, à ce titre, que plusieurs villages, de Kabylie notamment, fortement impactés par la pandémie, ont carrément opté pour un confinement total, ainsi que le formidable élan de solidarité qui a surgi en pleine troisième vague, au moment la tension sur l'oxygène médical avait atteint un pic, aussi inattendu qu'insoupçonné, entraînant une série de décès quotidiens jamais enregistrés depuis le début de la pandémie. Une crise qui a pu être significativement atténuée, grâce à de généreux donateurs à la mobilisation de notre diaspora, en France. 20 tonnes de matériel médical neuf destiné à la lutte contre la Covid-19, comprenant des concentrateurs d'oxygène de 5 et 10 litres, des appareils de pression positive continue, des appareils de ventilation non invasive, des aspirateurs de mucosités, des nébuliseurs et des lits médicalisés, ont été acheminés par l'Association franco-algérienne de pneumologie (Afap), basée en France, sans compter les innombrables initiatives sur les réseaux sociaux, qui ont relayé les appels de détresse, à la recherche d'oxygène médical introuvable. Des interventions décisives qui ont épargnié des morts certaines et soulagé des structures hospitalières, un personnel soignant dépassé, épuisé, mais toujours debout. Il faut souligner que certains hôpitaux ont créé des cellules de soins à domicile pour les personnes les moins impactées par la Covid-19, pour réduire cette pression. L'Armée nationale populaire n'est pas en reste dans cette course contre la montre pour mettre fin à la crise de l'oxygène et préparer la mise en oeuvre de tous les moyens pour mener la bataille contre la Covid-19. Un avion de transport militaire a atterri, mercredi soir, à la base aérienne de Boufarik, avec à son bord deux générateurs d'oxygène acheminés depuis l'Italie, au profit de la Pharmacie centrale des hôpitaux. Une opération qui indique que l'épreuve du feu bat son plein.