À l'occasion du 191ème anniversaire de la déportation de Baba Merzoug, le 6 août 1830, prisonnier depuis 1833 à Brest (France), le Comité national pour la restitution de Baba Merzoug, réitère son appel pour sa libération et son retour à Alger le 1er novembre 2021. Dans cet ordre d'idées, concernant le patrimoine national, il est utile de rappeler que le président français Emmanuel Macron, lors de sa visite officielle en 2017, par l'intermédiaire de l'ambassadeur Xavier Driencourt, avait promis sa restitution à l'Algérie. En outre, le rapport Benjamin Stora de 2020 sur «la Mémoire» suggère sa restitution. En vain. Le processus de transfert de propriété marque le pas, loin des envolées optimistes de départ. Et l'Algérie attend toujours la restitution de son patrimoine historique et culturel. Dans ce cadre, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebigua a réitéré, jeudi à Alger, «la détermination» de l'Algérie à récupérer «tout son patrimoine» historique et culturel de l'étranger. Dans une allocution lue en son nom par le directeur du Centre national des études et recherches sur le Mouvement national et la révolution du 1er novembre 1954 (Cnermn54), Miadi Djamel Eddine, lors d'une conférence de presse sur le canon Baba Merzoug, le ministre a souligné qu'il«s'agit d'honorer les engagements prévus dans le programme du président de la République Abdelmadjid Tebboune, à commencer par la récupération des crânes et restes mortuaires des martyrs de la résistance populaire pour les enterrer en Algérie le 5 juillet 2020». Et le ministre de rappeler que le chef de l'Etat a, à maintes reprises, insisté sur la poursuite de la récupération de tous les crânes, de même que des archives et le patrimoine qui se trouve à l'étranger sans exclusive. Aussi, a-t-il appelé tous les acteurs concernés par la Mémoire nationale «à la conjugaison des efforts pour préserver le patrimoine historique et culturel», rappelant les sacrifices consentis par le peuple algérien pour arracher sa liberté et défendre sa dignité contre un occupant usurpateur et contre les tentatives d'aliéner les fondements de son identité. En effet, un des aspects les plus marquants de la question coloniale et de la spoliation concernant l'Algérie, c'est l'arrachement et la dépossession d'un grand nombre de pièces et d'oeuvres antiques qui étaient sur le territoire algérien et qui ont été transférées en Europe. Depuis, l'Algérie réclame toujours la restitution de son patrimoine historique et culturel. De son côté, le chercheur et historien, Hocine Abdestar, a souligné l'impératif de «hâter la récupération de ce canon, une fierté nationale car symbolisant la force de la marine algérienne» avant la colonisation française. Appelé «gardien d'El Mahroussa», le canon se trouve actuellement dans la ville de Brest en France. Loin de représenter une simple arme, le canon revêt une grande symbolique en ce sens qu'il représente «une source de renforcement du nationalisme des nouvelles générations».S'agissant du caractère légal de sa restitution, l'avocate Fatima Zahra Benbraham a affirmé qu' «il n'existe aucun empêchement légal pour la récupération de ce canon. L'Algérie est en droit de puiser les voies légales pour récupérer cette pièce historique, conformément aux lois internationales». D'autant que l'Algérie a ratifié en 1995 la convention internationale d'Unidroit (Institut international pour l'unification du droit privé basé à Rome) sur les biens culturels volés ou illicitement exportés.