De plus en plus engagé, le gouvernement d'union national libyen que conduit Abdelhamid Dbeibah travaille à réunir les conditions de la tenue des élections générales, le 24 décembre prochain, conformément à la feuille de route arrêtée par le Forum de dialogue politique interlibyen (FDPL) en novembre 2020. Dernier résultat positif enregistré, la libération de 17 prisonniers originaires de la région occidentale et qui étaient détenus dans la région Est du pays est considérée comme un geste encourageant par la Mission d'appui des Nations unies pour la Libye (Manul), d'autant que la cérémonie a eu lieu en présence d'un certain nombre de membres du comité militaire mixte 5+5. Fort du soutien apporté par l'Algérie dont la diplomatie prépare activement la prochaine réunion du groupe des pays voisins de la Libye, comprenant outre l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Niger, le Tchad et le Soudan, le gouvernement libyen travaille à rassembler les conditions matérielles du scrutin, comme l'établissement du fichier électoral. De son côté, la commission nationale de préparation des élections bénéficie d'un soutien résolu du Conseil présidentiel pour franchir les derniers obstacles dont le plus ardu concerne l'adoption consensuel d'une nouvelle loi fondamentale à soumettre à un référendum. Sur cette question, les 75 membres du FDPL qui ont tenu, la semaine dernière, une seconde réunion censée résoudre les différends constatés, se sont séparés sans trouver d'accord. Du coup, la Manul a exhorté l'ensemble des forces politiques libyennes à transcender les antagonismes et à rechercher, dans un esprit constructif, les voies d'une solution à même de satisfaire les uns et les autres, au grand soulagement du peuple libyen dans son ensemble. Au menu des dirigeants libyens, les deux principales exigences concernent le retrait des forces et mercenaires étrangers, au nombre de 20 000, selon l'ONU, et l'examen des mesures destinées à assurer la tenue des élections générales prévues pour le 24 décembre prochain. D'ailleurs, l'un et l'autre dossier sont intimement liés car on voit mal comment organiser, dans des conditions d'instabilité chronique, une élection présidentielle, à laquelle le maréchal Haftar compte toujours s'inviter, malgré la décision du Forum de Dialogue Politique interlibyen (FDPL), d'écarter de tout rôle politique, aussi bien durant la transition qu'au lendemain du scrutin décisif de fin 2021, les figures prenantes de la crise depuis 2011. Pressés constamment par la Manul et les capitales occidentales pour des raisons d'intérêt économique, la Libye a encore trois mois durant lesquels elle doit réunir les conditions objectives pour être au rendez-vous de l'échéance du 124 décembre.