Le Plan de relance économique patine. Les réunions qui se sont succédé pour donner un coup de fouet à l'exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet, à la piste minière en général, pour booster le secteur des microentreprises, des petites et moyennes entreprises...en sont la preuve. Le Cnese en a fait le constat: un tiers seulement des recommandations de la Conférence nationale sur le Plan de relance pour une économie nouvelle, tenue en août 2020, a été réalisé selon un rapport d'évaluation du Conseil national économique, social et environnemental publié en juin dernier. C'est au tour cette fois-ci des énergies renouvelables, un chantier phare du président de la République qu'a été consacrée une rencontre. Un communiqué laconique en a rendu compte. Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab et le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Ben Attou Ziane ont présidé, lundi, une réunion sur les projets du Programme national des énergies renouvelables, en présence des P-DG du Groupe Sonatrach, du Groupe Sonelgaz, du président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) et des cadres des deux ministères, ont indiqué les services de ce département ministériel. Plusieurs dossiers relatifs au Programme national des énergies renouvelables ont été évoqués, notamment ce qui a trait aux projets des énergies renouvelables des Groupes Sonatrach et Sonelgaz, ainsi que les voies et moyens de coordonner les efforts et les capacités pour réaliser le projet de production de 1000 mégawatts dans le contexte des nouvelles directives prises par les pouvoirs publics pour activer ce programme, nous dit-on. On n'en saura pas plus. Il faut savoir toutefois que Sonatrach et Sonelgaz demeurent des acteurs majeurs de la transition énergétique dont l'objectif a été fixé par le président de la République. «L'objectif à atteindre dans les cinq années à venir est de concrétiser une transition énergétique basée sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, de façon à répondre aux besoins de la consommation interne croissante...», avait déclaré Abdelmadjid Tebboune, lors d'un Conseil des ministres qui s'est tenu le 8 mars 2020. Les deux poids lourds du secteur national de l'énergie sont, depuis, passés à l'acte et ont créé une «Sonelgaz du renouvelable» qui sera incontestablement le bras armé de la transition énergétique. Cette nouvelle société, SKE, issue de la fusion-absorption des anciennes sociétés SK (Sharikat Kahraba) a été installée le 11 avril 2021. En plus de cette initiative de premier plan, l'Algérie qui a pour objectif de diversifier ses sources énergétiques à travers un programme de développement des énergies renouvelables permettant la production de 15000 MW d'électricité à l'horizon 2035 dont 4000 MW d'ici à 2024 doit absolument inclure les mesures d'économie et de maîtrise d'énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il faut souligner aussi que Sonatrach qui ambitionne de jouer dans la cour des grands et se faire une place dans le cercle très fermé du gotha international du secteur de l'énergie a organisé le 14 juin dernier une rencontre d'affaires virtuelle conjointe avec des opérateurs économiques danois dans le secteur énergétique pour échanger autour de la production d'énergie et de la transition verte. Il faut rappeler que cette rencontre s'est tenue dans la foulée d'un avis d'appel d'offres pour la production de 1000 mégawatts de source photovoltaïque qui devait être lancé en juin. Ce projet concerne 10 wilayas du Sud avec 100 MW pour chacune. Ce qui ne sera pas une mince affaire sachant que la production d'électricité qui s'élevait à 1800 mégawatts en 1980 a bondi à 23400 mégawatts en 2020 et que la part revenant au renouvelable n'a pas dépassé les 354 mégawatts. Sa réalisation est encore au stade des discussions au même titre que d'autres projets vitaux pour l'économie du pays qui continue de carburer au pétrole.