Une victoire pour l'Algérie. Le royaume du Maroc vient de faire volte-face. Marche arrière ou reculade stratégique??? Le Premier ministre marocain, Saâd Eddine El Othmani, s'est, enfin, exprimé sur les propos de l'ambassadeur du Maroc, le 16 juillet, aux Nations unies, Omar Hilal, portant sur l'autodétermination du peuple kabyle. Dans un entretien accordé au média marocain Hespress, Saâd El Othmani a publiquement désavoué le représentant du Makhzen à l'ONU. Une manière de se racheter et de se refaire une virginité perdue. En effet, le chef du gouvernement marocain a déclaré que la provocation d'Omar Hilal «ne reflète pas la position politique du Maroc». Un discours vidé de toute sincérité à l'image du discours du Trône conciliateur de Mohammed VI. Une chose et son contraire. D'autant que Saâd Eddine El Othmani a justifié le discours du représentant marocain à l'ONU en soutenant que c'«était une réaction argumentaire». Sic! «C'était la réaction de l'ambassadeur représentant permanent du Royaume aux Nations unies. Il ne s'agit pas d'une position politique qu'il a exprimée, mais plutôt une réaction contre-argumentaire. Si vous dites cela, nous disons ceci. Mais, ce n'est pas une position politique du Maroc», a-t-il indiqué. Une communication heurtant frontalement les principes et les accords qui structurent et inspirent les relations algéro-marocaines. Une «dérive dangereuse» condamnée, alors, par l'Algérie et assimilée à une déclaration de guerre» par les partis politiques et la société civile algériens. Une dérive «diplomatique» ayant contraint l'Algérie à rappeler son ambassadeur à Rabat pour consultation avec effet immédiat, après qu'il eut attendu, en vain, des clarifications du Royaume du Maroc. Faisant la sourde oreille, le Makhzen tourna le dos à la main tendue par l'Algérie. Ni excuses ni repentance et encore moins de regrets. Idem pour l'affaire «Pegasus». Une pratique illégale, malvenue et dangereuse, met en péril le climat de confiance qui doit présider aux échanges et interactions entre les responsables et représentants des Etats, soulignait le communiqué de la diplomatie algérienne. Une condamnation qui a laissé de marbre le Makhzen. Pourtant, le roi Mohammed VI avait toute la latitude pour rectifier le tir. En effet, dans son discours de la fête du Trône, le 1er août, le roi du Maroc, Mohammed VI, a «renouvelé son invitation aux Algériens pour l'établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage» sans pour autant faire allusion aux dérives de son représentant aux Nations unies. Un discours auquel le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, avait répliqué: «Pour le moment, il n'y a pas de réponse, car rappelons qu'un diplomate marocain avait, dernièrement, tenu des propos dangereux à l'égard de l'Algérie. Nous avons rappelé notre ambassadeur à Rabat et demandé des explications au Maroc, mais il n'y a pas eu de réponse de leur part sur ce sujet.» Pis encore, Rabat a offert une tribune à l'entité sioniste pour s'attaquer à l'Algérie. En visite au Maroc, le ministre israélien Yaïr Lapid s'est, avec l'approbation de son homologue marocain Nasser Bourita, attaqué à l'Algérie. Une première. Un fait grave et inédit dans les relations internationales. «Jamais un pays arabe n'a permis à Israël de s'attaquer à un autre pays arabe à partir de son sol, hormis le Maroc», a regretté Ramtane Lamamra devant l'ampleur de «la gaffe» marocaine qui a franchi la ligne rouge des us et coutumes diplomatiques. En somme, la sortie d'El Othmani trahit la panique du Makhzen depuis que l'Algérie a décidé de réagir de manière musclée, et appropriée, à la politique belliqueuse et va-t-en-guerre de Rabat. Trop tard. Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Car à force de vouloir péter plus haut que son séant, on finit toujours la tête la première dans sa merde. En effet, la dernière sortie médiatique du chef de la diplomatie marocaine prouve une certaine repentance du voisin de l'Ouest vis-à-vis de l'Algérie. La manière de se désolidariser de son représentant permanent à l'ONU constitue un indicateur clair ayant pour but de calmer le jeu et de tourner la page et ce, après avoir réfléchi à deux fois à ses précédentes déclarations agressives et hors de propos à l'encontre de l'Algérie. Trop tard. Le couperet est tombé.